“L’hémorragie boursière a été stoppée à temps” (Paris)

Jeudi, la bourse de Paris terminait au-dessus du seuil symbolique des 3400 points. Une première depuis novembre 2008. Marc Touati, directeur général du bureau de recherche Global Equities, explique cette explosion des cours commencée déjà il y a 4 mois.

Comment expliquer le rebond boursier de ces derniers mois?

Il faut replacer ce rebond dans son contexte. En mars dernier, en dehors de Global Equities, personne ne croyait au redémarrage de la bourse. Dans l’ensemble, les analystes tablaient sur un CAC 40 à 1800 points d’ici à la fin de l’année. Du coup, lors du rebond d’avril, près de 95% des investisseurs ont raté la hausse qui a débuté le 9 mars et qui s’est achevé début juin. Certains d’entre eux ont alors profité de l’affaiblissement des marchés, à la fin de juin, pour se positionner sur les actions. En somme, les cours qui avaient beaucoup trop baissé par rapport à la réalité économique ont subi un réajustement logique.

Et la hausse de ces 2 dernières semaines ?

Ce sont les résultats des entreprises, bien meilleurs que prévu par les analystes, qui ont fait flamber les cours de bourse. Grâce à un effort massif de déstockage et de restructuration, les entreprises sont parvenues à surprendre agréablement les marchés. Mais cela ne signifie pas qu’elles ont affiché des chiffres d’affaires “exceptionnels”

, elles ont seulement réagi très rapidement à la crise via des mesures d’économie drastiques.

Que peut-on en tirer comme leçon sur les marchés boursiers ?

Cette hausse, même si elle est un peu excessive, signifie quand même que le sous-bassement du rebond est solide et que la crise actuelle n’est pas comparable à la crise de 1929. Nous ne sommes pas dans la bérézina boursière annoncée il y a quelques mois. L’hémorragie a été stoppée à temps et les perspectives pour l’avenir sont donc meilleures.

Et alors pour l’avenir ?

Le troisième trimestre sera décisif. Nous avons eu un très bon second semestre mais qui doit être confirmé cette fois par une véritable amélioration du chiffre d’affaires des entreprises. Selon nos estimations, cette bonne tenue boursière devrait perdurer jusqu’à l’automne. La bourse devrait d’ici là osciller entre les 3000 et 3500 points. Et fin 2009, nous prévoyons que le CAC 40 atteigne les 4000 points et le Dow Jones les 10 000 points. Des marchés pas flamboyants mais résistants.

Mais certains indices macro-économiques sont pointés du doigt, qui pourraient impacter sur les cours de bourse ?

Effectivement, certains indices restent impossibles à prévoir comme l’évolution de la grippe A o

Mais dans l’ensemble le meilleur reste à venir. Pour illustration, il y a 4 mois, 23 entreprises du CAC affichaient des valeurs boursières inférieures à leurs fonds propres, ce qui n’était pas en adéquation avec la réalité économique. Quelques mois plus tard, à la surprise générale, elles affichent d’ ” excellents ” résultats. Et ce alors que les plans de relance n’ont toujours pas eu d’effets sur l’économie réelle. Quand ces plans commenceront à produire leurs effets sur les secteurs notamment des travaux publics ou encore des équipements d’entreprises, les grands investisseurs comme les fonds de pension, fonds de retraite etc… qui tardent à revenir sur le marché des actions, referont probablement leur apparition. Ce qui signera alors le retour progressif à la normalité.

Julie de la Brosse – L’Expansion.com

u encore de la guerre en Iran. D’autres sont plus prévisibles, comme le risque de hausse de l’euro, de baisse du dollar et de montée du prix du baril… Ce sera d’ailleurs le grand défi de la zone euro si elle veut renouer avec la croissance. Au lieu de s’inquiéter de l’inflation, la BCE devra encore baisser ses taux d’intérêt au risque sinon de freiner la reprise.

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