La distribution de bénéfices explose

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La rubrique 694 des comptes annuels se rapporte à la distribution de l’apport, donc de dividendes vers les actionnaires. Et cette année, certains d’entre eux ont été particulièrement gâtés.

Depuis 2011, les sommes distribuées oscillent chaque année entre € 40 et € 50 milliards.

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Pour l’exercice 2018, la somme atteint € 84.953.795.281. Même si 2017 n’avait pas été le meilleur cru de la décennie en la matière, avec € 43.973.938.204, cela fait quand même une progression de 93,19%.

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La conjoncture s’est considérablement redressée depuis 2013 et est même considérée comme favorable depuis fin 2016. On peut donc s’attendre à ce que les actionnaires des entreprises en bonne santé en bénéficient aussi et on ne sera pas étonné de voir la courbe des dividendes évoluer positivement.

Le phénomène n’est cependant pas général

On s’attend également à ce que les grandes entreprises soient les plus concernées. Nous avons dès lors pris comme filtre la classification des entreprises par classes d’emploi.

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On remarque que toutes les classes d’entreprises ont été plus généreuses cette année, sauf celles des PME de 100 à 199 personnes. Mais celle des entreprises de plus de 999 personnes explose littéralement.

Les entreprises de plus de 1.000 personnes. De combien d’entreprises parle-t-on ?

Les organisations de 1.000 personnes et plus sont un petit club en Belgique. Il y en a 382 au total. Mais quand on retire l’appareil de l’Etat et quelques autres formes juridiques spécifiques, il ne reste que 245 entreprises qui publient des comptes annuels.

De plus, elles sont loin de toutes distribuer leurs bénéfices :

  • En 2018, seules 76 l’ont fait pour un total de € 6.750.554.891. 170 entreprises n’ont rien distribué.
  • Cette année, elles sont 84 à avoir distribué € 26.609.144.651 et 161 à n’avoir procédé à aucune distribution.
La distribution de bénéfices explose
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On voit donc que 52,3% de l’accroissement de l’année est le fait de 10 entreprises, dont 7 d’entre elles n’avaient rien distribué en 2017. Elles ont sans aucun doute toutes les raisons pour avoir agi de la sorte cette année. Nous ne les analyserons pas ici.

Faut-il se réjouir ?

Oui et non !

Oui

Le fait que (presque) tous les types d’entreprises, des plus modestes aux plus grandes, puissent se permettre de distribuer plus de dividendes est le reflet d’une meilleure santé du tissu économique du pays. Les entreprises ne distribuent que les excédents de valeur ajoutée pour lesquelles elles ne voient pas d’affectation plus utile à court et moyen terme. Même si c’est loin d’être le cas pour toutes les structures, n’oublions pas que la collectivité en profite aussi, lorsque le précompte mobilier est perçu.

Non

L’argent ainsi envolé ne pourra plus être investi dans la modernisation de l’outil, dans la conquête de nouveaux marchés ou dans la recherche et le développement de nouvelles technologies. Il est définitivement parti servir d’autres intérêts. La conjoncture est en train de se retourner. Certains annoncent la tempête, d’autres des orages, ou une conjoncture maussade dès l’année prochaine.

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