La fin de l’heure de gloire des banques américaines

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Ces dernières années, les banques US s’étaient distinguées, prenant notamment le pas sur leurs consoeurs européennes engluées dans la crise des dettes souveraines. Le ciel du secteur bancaire américain s’est toutefois assombri ces dernières semaines.

JP Morgan Chase illustre à merveille ce changement de tendance. La première banque américaine inspirait la confiance jusqu’il y a quelques semaines. JP Morgan avait en effet traversé la crise de 2008-2009 sans encombre, en profitant même pour mettre la main sur Washington Mutual, Bear Stearn, une filiale de RBS et une autre de UBS. La banque a ainsi publié d’excellents résultats ces derniers trimestres lui permettant de verser de généreux dividendes et de racheter ses propres. JP Morgan Chase demeurait également l’une des banques les mieux notées par les agences.

Cependant, l’institution a été contrainte d’annoncer il y a quelques semaines que des positions sur des produits dérivés sensés couvrir des risques de crédit avaient généré d’importantes pertes. Il fût d’abord question d’un milliard puis de deux milliards de dollars. Ce qui inquiète le plus les marchés est que la banque détient toujours les produits concernés et donc que les pertes pourraient continuer de s’accumuler. Les autorités ont ouvert une enquête sur la gestion des risques au sein de l’institution.

Par ailleurs, les banques qui ont conduit l’introduction de Facebook en Bourse (Morgan Stanley, Goldman Sachs et … JP Morgan Chase) sont désormais pointées du doigt pour leur comportement durant l’opération. Le prix d’introduction et le volume d’actions concerné ont en effet été relevés alors que leurs analystes auraient abaissé leurs prévisions de bénéfice pour Facebook, information communiquée à un cercle restreint d’investisseur.

Ces sombres affaires interviennent à un très mauvais moment pour le secteur bancaire américain qui tentait d’assouplir la réglementation décidée au lendemain de la crise des subprimes. Les banques US doivent de plus toujours faire face aux conséquences de la crise immobilière aux États-Unis qui se conjugue désormais à un ralentissement de la croissance américaine. La Réserve fédérale américaine a également lancé cette semaine le processus d’adoption des normes de Bâle 3 exigeant plus de fonds propres.

Cédric Boitte

www.AccioZ.be

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