La pharma en ébullition

Novartis, GlaxoSmithKline, Eli Lilly, Valeant et Allergan sont les 5 groupes pharmaceutiques concernés par les opérations annoncées ces derniers jours et ce n’est peut-être pas fini.

Le top départ a été donné par Novartis qui a annoncé la vente de sa division santé animale à Eli Lilly pour 5,4 milliards de dollars, la cession de ses activités vaccins à GlaxoSmithKline pour 7,2 milliards de dollars ainsi que la création d’une co-entreprise dans la santé grand public (sans ordonnance) avec le groupe britannique à qui il rachètera son portefeuille en oncologie pour 16 milliards de dollars.

Ces opérations cadrent avec la stratégie annoncée l’année dernière par le groupe suisse qui souhaite se concentrer sur les segments où il est parmi les leaders mondiaux comme l’oncologie (numéro 2), les génériques (numéro 2) ou l’ophtalmologie (numéro 1).Novartis cible également la dermatologie, les problèmes cardiaques et les affections respiratoires.

Ce besoin de spécialisation est évidemment toujours dû à la complexification et au renchérissement des études pour le développement de nouveaux médicaments. Les déboires de TiGenix et de ThromboGenics pour la commercialisation du respectivement ChondroCelect et du Jetrea démontrent également l’importance du réseau de commercialisation.

Dans un contexte de taux d’intérêt très bas et toujours de perte de brevets importants, certains groupes pharmaceutiques tentent également de dénicher ailleurs la croissance qui leur fait défaut. Pfizer a ainsi fait une approche (à 100 milliards de dollars) sur AstraZeneca qui dispose d’un important pipeline de produits en développement dans l’oncologie. Selon les prévisions, les ventes du géant américain ne devraient croître que de 0,5% par an au cours du prochain lustre contre 2,4% pour ses pairs. Pour Pfizer, une acquisition serait aussi le moyen de débloquer les 70 milliards de dollars de cash qu’il détient hors des États-Unis et qui seraient taxés en cas de rapatriement. Selon les rumeurs, le groupe pourrait également s’intéresser à l’Irlandais Shire, ce qui lui permettrait de placer son siège fiscal en Irlande…

Par ailleurs, Valeant a déposé une offre de rachat de 46 milliards de dollars sur Allergan, producteur du Botox et générant un chiffre d’affaires similaire. Par cette reprise, le groupe canadien vise à se rapprocher de son objectif qui est d’intègre le top 5 mondial de la pharmacie d’ici la fin 2016. Contrairement à Novartis par exemple qui doit surtout se recentrer, Valeant n’a pas la taille critique nécessaire avec des ventes d’à peine 6 milliards de dollars en 2013, 9 fois moins que Pfizer par exemple.

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