Le dividende de Bpost en danger

Koen Van Gerven, CEO de Bpost. © Belga

Après de long mois d’attente, l’IBPT a refusé la demande de Bpost de relever le prix du timbre et d’autres tarifs pour les petits utilisateurs en 2017. La justification du régulateur remet également en cause toute hausse de prix pour les années à venir.

Jusque l’année dernière, le feu vert de l’IBPT relevait de la simple formalité pour Bpost malgré une hausse rapide des prix. En 2006, un timbre (non prior) était tarifé 0,44 euro contre 0,79 euro en 2016, soit une augmentation de 80% en 10 ans. Le régulateur a toutefois changé sa méthode pour déterminer si les tarifs proposés sont orientés sur les coûts réels, conformément au cadre légal relatif au service universel. Pour ce faire, l’IBPT considère désormais que la marge bénéficiaire (raisonnable) ne doit pas dépasser 15% dans le cadre d’une demande d’augmentation tarifaire. Un plafond “largement” dépassé par Bpost selon l’IBPT qui pourrait donc user du même argument au cours de prochaines années.

Impact cumulé

L’opérateur postal a d’ores et déjà indiqué qu’il usera de tous les recours possibles pour obtenir gain de cause. Le manque à gagner pour 2017 peut être évalué à environ 20 millions, un montant qui s’additionnerait année après année si l’IBPT persiste avec sa méthode actuelle. Au bout de 5 ans, le manque à gagner annuel atteindrait donc 100 millions, loin d’être négligeable pour une société qui réalise à peine un demi-milliard de profit opérationnel par an.

Année difficile

Bpost risque donc fort d’encaisser de plein la chute du volume de courrier domestique évaluée à entre -5ù et -6% en 2017. L’opérateur devra de plus faire face au renchérissement du prix du carburant et de l’euro ainsi qu’à l’arrivée d’un concurrent sur le marché du recommandé, IPEX proposant le recommandé électronique pour une faction du prix de Bpost.

On notera également que la croissance structurelle des volumes dans les colis est réalisée sur fond de baisses des prix (estimée à -3% en 2017) en raison de la concurrence et également du poids de certains géants de l’e-commerce qui en profitent pour négocier des tarifs préférentiels.

Dividende à relativiser

Les actionnaires ressentiraient rapidement toute baisse substantielle des bénéfices, Bpost ayant pour objectif de distribuer au moins 85% de ses profits à ses actionnaires. L’attrait de l’important dividende (1,31 euro brut soit un rendement de 5,9%) est donc à relativiser.

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