Le fantôme de la bulle techno

Accélération des introductions en Bourse, secteurs en pleine phase de développement, valorisation à plusieurs (dizaines) de milliards de dollars pour des sociétés en perte, la récente correction des valeurs technologiques siffle un air connu.

Depuis l’été 2012, tout ce qui était de croissance était d’or sur les marchés, des valeurs comme Facebook, Tesla, 3D Systems ou même l’indice Nasdaq Biotechnology affichant des hausses de 200% à 900%. Ces hausses se sont toutefois interrompues ces dernières semaines. Depuis vendredi dernier, il est même question de chute.

Difficile d’épingler un événement justifiant la soudaine prise de conscience des marchés des valorisations extrêmes de groupes comme Facebook (50 fois les bénéfices prévus), Amazon (capitalisation de 170 milliards de dollars et quasi pas de bénéfices), Tesla (capitalisation équivalent à plus d’un million de dollars par voiture vendue) ou 3D Systems (jusqu’à plus de 100 fois des profits appelés à stagner, la hausse des ventes d’imprimantes 3D étant anéantie par la baisse des marges).

On peut toutefois épingler une conjonction d’événements : nouvelle introduction en Bourse dans le web 2.0 avec King (créateur du célèbre Candy Crush), réaction des législateurs américains face au prix demandé par Gilead pour son nouveau traitement de l’hépatite C (84 000 dollars par an), baisse de 32% des tarifs des services de cloud-computing chez Google (renforcement de la concurrence), reprise d’Oculus (qui est encore au stade de développement de produits de réalité virtuelle) par Facebook pour 2 milliards de dollars.

La principale interrogation est évidemment de déterminer jusqu’où cela peut corriger, des titres comme Twitter ou 3D Systems affichant déjà des chutes de 40% par rapport à leur plus haut. Malgré ces corrections, force est toutefois de constater que beaucoup de sociétés ont encore beaucoup à prouver pour justifier leur valorisation actuelle, à commencer par Facebook (capitalisation de 155 milliards de dollars), Amazon (160 milliards de dollars), Twitter (toujours en perte), Zynga (confronté au succès moindre de son jeu Farmville) ou Tesla qui va voir la concurrence s’étoffer sur le marché des véhicules électriques haut de gamme avec le développement des groupes allemands (BMW, Audi, Mercedes).

Cédric Boitte

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