Le pétrole rechute, les majors au bord du précipice

Après un plongeon de plus de moitié au second semestre de l’année dernière, le baril de Brent était parvenu à repasser la barre des 60 dollars mais a lâché du lest. Certains prévisionnistes voient même l’or noir plonger à 10 dollars le baril. En Bourse, les premières victimes seraient les majors pétrolières qui ont peu corrigé jusqu’à présent.

Baisse prévisible

Si le plongeon de l’année dernière avait surpris la plupart des prévisionnistes, la récente rechute était largement attendue. La principale tient à la forte hausse des stocks ces derniers mois. La Chine avait déjà augmenté ses importations de 10% à la fin de l’année dernière. Depuis le début de l’année, les tankers de stockage se remplissent au rythme de plus d’un million de barils par jour aux États-Unis et ils pourraient être pleins dès la mi-avril. Cet important stockage s’explique par une demande faible, notamment en raison du ralentissement des économies émergents, et une offre toujours forte, la chute des prix ayant causé l’annulation ou le report d’investissements qui n’influent que sur la production future.

Au tour des majors

Lors de la chute des prix l’année dernière, le secteur parapétrolier a été tout particulièrement matraqué en Bourse suivant la logique que les majors pétrolières, les gros producteurs, pouvaient adapter leurs dépenses et maintenir le dividende en s’endettant. Total affiche ainsi un repli d’à peine 2% en un an bien que le groupe français soit considéré comme le plus sensible à la correction du prix du pétrole en raison de son taux d’endettement supérieur à ses pairs. Faute de rebond du prix du pétrole, les dividendes, principal argument du secteur en Bourse, seront inévitablement remis en question alors que le secteur finance déjà ses coupons à crédit ou par des cessions d’actifs depuis plusieurs années. À noter que les compagnies pétrolières américaines pourraient souffrir d’une nette détérioration de leur bilan alors qu’elles ont encore pu boucler leurs comptes 2014 en se basant sur un prix du baril à 95 dollars pour déterminer la valeur des leurs réserves.

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