Le pétrole sous les 60 dollars hier à Wall Street

Les cours de l’or noir sont repassés brièvement jeudi sous le seuil de 60 dollars pour la première fois depuis le 26 mai. Hausse des stocks et pessimisme sur la reprise économique alimentent la baisse.

Le pétrole a enregistré jeudi sa septième séance de baisse consécutive. Soit une chute de 15% ou de 12 dollars en à peine une semaine. Les cours de l’or noir sont même repassés sous le seuil de 60 dollars à New York, pour la première fois depuis le 26 mai, avant de se reprendre un peu. A Londres, vers 18 heures, le baril de Brent pour livraison en août gagnait 25 cents à 60,68 dollars, par rapport à sa clôture de la veille, après un plongeon à 59,76 dollars.

En chute libre pour la septième séance d’affilée, les cours du pétrole cumulent plus de 12 dollars de pertes, plus de 15% de leur valeur.

Cette nouvelle dégringolade a accompagné une rechute de la Bourse de New York, qui n’a pas réussi à rester dans le vert jeudi, malgré les pertes du producteur d’aluminium Alcoa moins lourdes qu’attendu.

La veille, la chute des prix s’était accélérée après les statistiques hebdomadaires du département américain à l’Energie (DoE).

“Une hausse plus importante qu’attendu des stocks d’essence a éclipsé la baisse des réserves de brut et servi de catalyseur à de nouvelles liquidations”, a ainsi rappelé Marius Paun, analyste chez ODL Securities.

Les stocks de brut ont baissé pour la cinquième semaine d’affilée, de 2,9 millions de barils (mb), mais ceux d’essence ont progressé de 1,9 mb et, plus spectaculaire, les stocks de distillats (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont gonflé de 3,7 mb.

“Des inquiétudes grandissantes sur les restrictions qui pourraient être imposées par le CFTC (le régulateur américain des marchés de matières premières)” ont également pesé sur les prix, ajoutaient les analystes de Barclays Capital.

A quelque 60 dollars, les prix actuels sont inférieur de 25% au niveau de prix désiré officiellement à par les grands consommateurs et par les principaux producteurs.

Mercredi, les dirigeants du G8 réunis à Aquila (Italie) ont implicitement approuvé l’objectif de 75 dollars par baril affiché depuis l’été 2008 par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Ils sont tombés d’accord pour estimer qu’un juste prix du pétrole devait se situer entre 70 et 80 dollars le baril, a affirmé mercredi une porte-parole du président russe Dmitri Medvedev.

De nouveau focalisé sur la demande et la crise économique, le marché ne prête qu’une oreille distraite aux nouvelles pouvant menacer l’offre.

“On sent un changement dans la façon dont les nouvelles sont interprétées par les acteurs du marché”, soulignait ainsi Tornbjok Kjus, analyste de la maison de courtage DnB Nor.

“Ni les sabotages à répétition au Nigeria — où une production quotidienne de 270.000 barils aurait été suspendue au cours des 6 dernières semaines –, ni les articles indiquant que l’Arabie saoudite fermerait les yeux si des avions israéliens survolaient le royaume pour attaquer l’Iran, ni la révision à la hausse des prévisions de demande de l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) n’ont été capables d’influencer positivement les prix”, observait-il.

Par ailleurs, l’EIA américaine a relevé à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2009 et 2010, à respectivement 83,68 mbj et 84,79 mbj.

L’Expansion.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content