Le président de la BCE Mario Draghi recule devant la sortie

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Les investisseurs ont attendu patiemment l’explication concernant la stratégie de sortie du président de la BCE Mario Draghi, jeudi. Mais cette fois, il n’y en a pas eu. “Nous n’avons pas parlé de l’exit, car nous n’y sommes pas encore.”

Lors du forum annuel d’été de la Banque Centrale Européenne dans la ville portugaise de Sintra le 27 juin, Mario Draghi avait fait comprendre que le danger de déflation avait disparu. Les investisseurs ont compris cela comme un signal que Francfort allait doucement trouver du temps pour démanteler la politique de stimulation. Ils ont dès lors supposé que Draghi allait au minimum donner une explication concernant la stratégie de sortie, ce jeudi 20 juillet.

Les spéculations des dernières semaines, Draghi les a d’emblée envoyées à la poubelle. “Nous n’en avons même pas parlé, et nous n’avons également pas fixé de date à laquelle nous allons le faire. Cela se fera probablement à un moment en automne.” D’emblée, il est clair que la BCE ne se presse pas. Il est également probable qu’il n’y aura pas encore de clarté en septembre, alors que le marché en était jusqu’à présent persuadé.

En toute logique, rien ne change également à la politique. Le taux d’intérêt ne change pas et reste bétonné à zéro. Les banques reçoivent toujours un taux d’intérêt de pénalisation de 0,4% si elles déposent de l’argent auprès de la BCE. De son côté, celle-ci continue à injecter chaque mois 60 milliards d’euros d’argent frais dans le marché par le rachat d’obligations d’Etat et d’entreprises, au moins encore jusqu’à la fin de cette année. Draghi continue en outre, et c’est assez étonnant, à promettre qu’il est prêt à étendre ou prolonger ce programme.

Le message très prudent a surpris beaucoup d’observateurs, assurément après l’optimisme que Draghi avait montré le mois précédent au Portugal. “Ce que j’ai dit alors n’est pas tellement différent d’aujourd’hui”, a nuancé l’Italien. “Nous constatons également la reprise de la croissance. Mais l’inflation n’est pas encore au niveau que nous voulons, et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas de changement.”

La Banque Centrale Européenne vise une inflation juste en-dessous de 2%. En juin, l’augmentation de l’inflation n’était que de 1,4%.

Conséquence de toutes ces spéculations sur la sortie : l’euro a augmenté ces dernières semaines par rapport au dollar. La prudence dont Draghi a fait preuve jeudi n’a pas fait changer le marché d’avis. Rapidement après la conférence de presse, la cote de l’euro grimpait de 1% de plus qu’avant la prise de parole par Draghi, à 1,157 dollar.

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