Le secteur bancaire pris en étau entre Moscou et Francfort

© Getty Images

Alors que le conflit en Ukraine s’enlise et pèse sur les marchés, le secteur bancaire connaît une véritable dégringolade.

En Europe, le Stoxx 600 Banks a plongé de près de 30% en à peine un mois. Avec les sanctions internationales ciblant la Russie, les institutions financières risquent en effet de faire face à d’importantes pertes. D’autant plus que le Kremlin a dévoilé une liste de pays “hostiles”, dont ceux de l’Union européenne, permettant aux autorités ou entreprises russes de rembourser leurs dettes en roubles, monnaie qui ne cesse de se déprécier.

-30%

Chute du Stoxx 600 Banks en à peine un mois.

Les banques les plus exposées sont logiquement celles disposant d’activités sur place, à savoir Raiffeisen Bank (exposition de 22,9 milliards d’euros), Société générale (18,6 milliards) et Unicredit (14,2 milliards). Au total, les banques d’Europe occidentale avaient des créances d’environ 91 milliards de dollars sur des contreparties russes à la fin septembre 2021, selon la Banque des règlements internationaux (BRI).

Faut-il craindre un nouvel effet domino dans le secteur comme en 2008? Les commentaires sont plutôt rassurants, notamment grâce au renforcement des bilans bancaires depuis 2008. Seule Raiffeisen semble fragilisée et a d’ores et déjà annoncé la suppression de son dividende. Toutefois, le principal danger pour le secteur ne semble pas tant être à Moscou qu’à Francfort. La menace d’un ralentissement économique va freiner la Banque centrale européenne, ce qui se ressent déjà sur les taux. Le rendement du Bund à 10 ans a rechuté sous zéro, compromettant une nouvelle fois le très attendu redressement de la marge d’intérêt du secteur.

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