Le “Trump rally” comparable à la bulle technologique

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Les marchés ont à nouveau basculé dans l’euphorie selon Robert Shiller, les investisseurs plébiscitant la politique de Donald Trump en ignorant complétement les nombreux risques qui y sont associés. Une quête d’une nouvelle ère économique qui n’est pas sans rappeler l’envolée des Bourses à la fin des années 90.

Célèbre pour avoir averti de “l’exubérance irrationnelle” des Bourses début 2000 et des excès du marché immobilier américain -qui ont conduit à la crise de 2008-, Robert Shiller s’inquiète de la “très forte survalorisation” de Wall Street actuellement. Selon son CAPE ratio, l’indice américain S&P 500 cote 29 fois le bénéfice (réel) des 10 dernières années, soit une prime de 81% par rapport à la médiane historique de 16. La bourse américaine n’a en fait été que deux fois plus chère dans l’histoire : en 1929 (ratio CAPE de 33 au sommet) et en 2000 (pic de 44).

Les investisseurs voient la vie en rose

Lors de la bulle technologique, les investisseurs misaient sur une “nouvelle ère” avec l’émergence d’Internet. Le réseau s’est effectivement imposé mais les investisseurs avaient sous-estimé les risques inhérents à cette nouvelle technologie, dont le premier était la rentabilité… Rebelote avec Donald Trump dont le programme axé sur la dérégulation, les baisses de taxes et les investissements en infrastructures doivent permettre à l’économie américaine d’entrer dans une … “nouvelle ère” de croissance rapide. Les investisseurs omettent par contre soigneusement tous les risques que la politique de Donald Trump fait également courir à l’économie américaine, à commencer par le protectionnisme et l’état des finances publiques.

Risques élevés, volatilité basse

Des risques illustrés par l’indicateur de l’incertitude relative à la politique économique mondiale qui grève les plafonds depuis l’année dernière avec le Brexit et la victoire de Donald Trump. L’indice Vix mesurant la volatilité de la bourse américaine évolue par contre à des planchers, alors que l’indice élargi S&P500 n’a plus connu un repli de plus d’un pour cent en 105 séances, plus longue série du genre depuis 1995. Pour Ethan Harris, Économiste en chef de Bank of America Merrill Lynch, les investisseurs se sont accoutumés au risque politique après la crise des dettes souveraines en zone euro, les tensions entourant le plafonnement de la dette publique aux États-Unis et le Brexit. Les banques centrales ont toutefois joué un grand rôle dans la résolution de ces crises, un rôle de sauveur qu’elles semblent avoir abandonné alors que la Réserve fédérale américaine s’est engagée dans un cycle de relèvement de ses taux.

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