Les 8 canards boiteux d’Euronext Bruxelles

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Même si l’indice des Bourses mondiales a atteint un record en ce début de semaine, de nombreux titres restent à la traîne et côtoient même des planchers historiques sur Euronext Bruxelles. Aperçu non-exhaustif !

Engie

Membre du Bel 20, l’ex GDF Suez a clairement eu du mal à digérer la crise, le titre ayant continué à sombrer pour afficher un plongeon de 70% en 9 ans. Le groupe énergétique français a été victime comme le reste de son secteur de la chute des prix de l’électricité. Les derniers résultats rassurants ont toutefois permis au titre de stopper sa descente aux enfers alors qu’Engie parvient enfin à aligner ses structures sur les prix actuels de l’énergie. On observe même un léger courant d’optimisme, plus aucun analyste n’étant vendeur selon le consensus Reuters, alors que l’Allemand RWE et l’Italien Enel ont évoqué des opérations stratégiques (fusions, acquisitions, etc.) au sein du secteur après les élections françaises (mai-juin) et allemandes (septembre).

Nyrstar

L’ex filiale d’Umicore a été introduite en Bourse à l’automne 2007 mais la “nouvelle étoile”, en mêlant le norvégien et l’anglais, n’a pas brillé longtemps. Au contraire, c’est même devenu une étoile filante. Le titre est passé de 200 euros à son prix d’introduction (en tenant compte du regroupement de titres de 2016) à 5 euros avec une décennie marquée par les changements de stratégie et une succession de patrons. À l’arrivée, Nyrstar s’est recentré sur son activité historique de fondeur de zinc (transformation du minerai en métal) et reste à la merci de l’équilibre précaire entre la production de minerai et la demande de métal. Au vu de l’évolution des tarifs, Nyrstar connaîtra sans doute une sixième perte annuelle consécutive en 2017 et les perspectives à plus long terme restent incertaines. La majorité des analystes ne se mouillent pas et adoptent un avis neutre.

Option

Affublée du peu enviable sobriquet de Floption, la société louvaniste peine à se trouver une nouvelle stratégie gagnante après l’éphémère réussite dans les clés de connexion sans fil. Depuis, la société a été submergée par la concurrence et l’évolution technologique. Elle a multiplié les levées de fonds pour assurer sa survie, mais sans parvenir à mettre sur pieds une nouvelle stratégie rentbale. Après une brève tentative dans l’éclairage, le fondateur Jan Callewaert a décidé de quitter la société en mars dernier, laissant le navire notamment entre les mains de Marc Coucke. À l’heure actuelle, les perspectives demeurent toutefois hautement incertaines.

Mithra

Depuis son introduction en Bourse à l’été 2015, la compagnie biopharmaceutique liégeoise spécialisée dans la santé féminine a vu son cours chuter de 21%. L’évolution des ventes répond pourtant aux attentes mais les marges demeurent limitées sur des génériques et produits sous licence. La perte nette a ainsi quasiment quadruplé à 35 millions l’année dernière. Cette perte est également liée aux dépenses de développement d’une pilule contraceptive (et traitement de la ménopause) de nouvelle génération à base d’un oestrogène naturel (Estetrol). Mithra devra toutefois sans doute lever des fonds avant les premiers résultats de phase 3 des études cliniques (fin 2018 – début 2019). Les marchés s’inquiètent également du fait que les premiers brevets protégeant l’Estetrol arrivent à échéance dès 2022 alors que les premiers produits ne devraient pas être commercialisés avant 2020.

ThromboGenics

Dans le segment (de plus en plus étoffé) des biotechs sur Euronext Bruxelles, ThromboGenics fait clairement partie des mauvais souvenirs des investisseurs. La société louvaniste a développé avec succès un traitement ophtalmologique permettant d’éviter une opération chirurgicale délicate et coûteuse. La commercialisation a toutefois tourné au désastre, le Jetrea ne suscitant guère d’enthousiasme parmi les médecins. ThromboGenics a ainsi dû quasiment repartir de zéro, en faisant une société toute nouvelle pour l’investisseur. Au stade de développement actuel des programmes cliniques, il est difficile d’émettre un pronostic. Nombre d’analystes ont ainsi cessé de suivre la valeur et ceux qui n’ont pas abandonné, comme Degroof-Petercam ou KBC Securities, se contentent d’un avis neutre.

TiGenix

Cette autre biotech louvaniste a également échoué dans sa première tentative de commercialisation, ce qui se traduit par une chute de 85% depuis son introduction en Bourse à 5 euros en 2007. Le ChondroCelect, traitement régénérateur du cartilage du genou, a été le premier médicament issu des thérapies cellulaires autorisé en Europe en 2009. Son prix élevé a toutefois fortement limité son potentiel commercial, d’autant plus que la demande d’études complémentaires aux États-Unis a poussé la société à abandonner le (lucratif) marché américain. TiGenix s’est ensuite recentré et a pris un accent espagnol avec le rachat de Cellerix et plus récemment de Coretherapix. Elle a toutefois longtemps souffert d’un manque de trésorerie, ce qui qui l’a forcé à se concentrer sur son programme Cx601 (développé par Cellerix à la base). L’évolution favorable des marchés lui a récemment permis de consolider sa situation financière alors que TiGenix attend désormais l’avis des autorités européennes pour la mise sur le marché du Cx601. Ce traitement des fistules périanales chez les patients souffrant de la maladie de Crohn présente un potentiel de ventes de quelques centaines de millions d’euros par an mais la prudence est de mise avec l’échec du ChondroCelect. On notera toutefois que l’environnement est devenu plus favorable aux thérapies cellulaires, incitant globalement les analystes à l’optimisme.

Euronav

Après des années de crise, le spécialiste du fret pétrolier pensait avoir retrouvé le bon cap en 2014-2015. Le secteur est toutefois rapidement retombé dans ses travers, les commandes de nouveaux navires se multipliant alors que les tarifs de fret rebondissaient. Après un retour aux (plantureux) bénéfices en 2015, Euronav a ainsi vu ses profits fondre de 40% en 2016 et le groupe se montre d’ores et déjà extrêmement prudent pour 2017. Les perspectives pour 2018 ne sont guère plus réjouissantes alors que les commandes de tankers continuent de s’accumuler et que l’OPEP discute d’une prolongation de ses quotas de production – le pétrole de l’OPEP devant être transporté par navires vers les principales économies de la planète.

Fagron

Le spécialiste des ingrédients pour préparation magistrales en pharmacie a vu sa valeur boursière fondre de près de 90% en à peine un plus de six mois (juillet 2015 à février 2016) à la suite des déboires connus par une société rachetée aux États-Unis. Cette déconvenue a fait vaciller l’ensemble du groupe qui menait une stratégie d’acquisitions agressive et avait donc une structure financière fragile. Depuis, Fagron a levé des capitaux frais, changé de patron et déployé une nouvelle stratégie axée sur les services de formulation. Le groupe compte sur la demande d’externationalisation par les hôpitaux pour dégager de la croissance tout en bénéficiant de marges bénéficiaires plus élevées, Fagron proposant notamment des services de formulation complexes dans des laboratoires stériles. Le rebond du titre semble toutefois appelé à ralentir alors que la société vise un développement moins agressif qu’auparavant.

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