Les actions européennes moins chères que les américaines

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

La banque britannique Barclays a envoyé mercredi un signal d’achat au monde pour des actions européennes. Le blues estival sur les bourses européennes crée des opportunités d’achat.

Les bourses européennes ont presque perdu la moitié de leur bénéfice annuel au cours des mois d’été. La hausse inattendue de l’euro par rapport au dollar y est pour beaucoup. En mai, les investisseurs payaient 1,07 dollar par euro. Aujourd’hui, ils paient 1,19 dollar et en août c’était même plus de 1,20 dollar. L’euro cher en termes de dollars pèse sur la compétitivité des entreprises européennes.

Barclays en a assez. Le renforcement de la monnaie européenne reflète l’amélioration des perspectives de croissance économique pour la région. La maison de bourse mise surtout sur des sociétés européennes avec une grande exposition à la zone euro. Elles bénéficient au maximum de l’éclaircie du climat économique et souffrent peu du cours élevé de l’euro.

Selon la banque, ces derniers mois, les investisseurs ont vendu sans distinction des actions européennes, alors que les sociétés qui sont fort orientées sur le marché domestique devraient faire mieux que les sociétés orientées vers les exportations. Selon les analystes de Barclays, le large indice européen Stoxx600 a un potentiel à la hausse d’environ 6% à l’horizon de fin 2017. Barclays attend surtout beaucoup des banques, des sociétés de transport et de matériaux.

Croissance des bénéfices en perspective

Stefaan Genoe, l’analyste en chef de la Banque Degroof Petercam, estime aussi que les actions européennes ne sont absolument pas encore trop chères, compte tenu de la croissance attendue des bénéfices. “Nous trouvons toutefois les actions américaines chères. Nous basons notre évaluation sur les prévisions de bénéfice pour les douze prochains mois.” Aux États-Unis, plusieurs années de robuste croissance économique sont déjà écoulées. En Europe, nous ne nous situons encore que dans une phase précoce de la restauration des profits.

Alors que les indices boursiers américains battent des records les uns après les autres, les indices européens ne parviennent même pas au niveau de juin 2007 ou de mars 2000. “La crise dans le sud de l’Europe a touché plus durement les bourses européennes. Mais il y a encore très peu de sociétés issues de la nouvelle économie ‘à la Facebook’ dans les indices boursiers européens”, continue Genoe. “Dans le Bel-20, Umicore s’en approche le plus, parce qu’il fabrique des batteries pour les voitures électriques. Mais les sociétés cotées en bourse avec des perspectives de croissance comme Facebook, nous n’en avons pas dans notre pays.”

Genoe calcule chaque mois la prime de risque pour les actions européennes. C’est une référence pour la rémunération que les détenteurs d’actions reçoivent pour le risque qu’ils prennent au-delà du taux d’intérêt sans risque des obligations d’État. Dans son calcul, il tient compte du cours des bénéfices futurs. Au plus la prime de risque est élevée, au moins les actions sont chères. Aujourd’hui, cette prime pour les actions européennes se situe à 7%, contre 4% mi 2007. Juste avant la correction boursière en mars 2000, la prime de risque était même négative. Pour les actions américaines, la prime est en ce moment encore légèrement supérieure à 3%.

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