Les biotechs belges : Thrombogenics (1/5)

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Moneytalk.be consacre cette semaine une série dédiée aux valeurs biotechnologiques belges. A tout seigneur, tout honneur, nous débutons par Thrombogenics, la société biotechnologique la plus importante en termes de capitalisation boursière malgré son plongeon de ce mardi.

Au fil des ans, Thrombogenics s’est mué en véritable chef de file de la biotech noir-jaune-rouge. La société louvaniste doit surtout son succès à l’ocriplasmine qu’elle développe pour le traitement des affections à l’arrière de l’oeil comme un décollement de la rétine ou les trous maculaires. Ces affections sont actuellement traitées par vitrectomie, une opération chirurgicale délicate et onéreuse. Les études cliniques ont démontré que plus d’un tiers des cas pouvaient être traités en ayant uniquement recours à l’ocriplasmine qui facilite de plus la vitrectomie lorsqu’elle ne permet pas une guérison complète.

Le dossier scientifique est actuellement quasiment bouclé pour Thrombogenics qui attend la réponse des autorités sanitaires européenne et américaine à sa demande de commercialisation pour le second semestre 2012. Le potentiel de ventes est évalué à 250 millions d’euros avec une très importante marge bénéficiaire vu que la dose devrait être vendue à un prix d’environ 2000 euros (comparable à d’autres médicaments similaires pour d’autres affections) et que Thrombogenics n’a noué un partenariat commercial que tout récemment et limité aux ventes hors des États-Unis.

Le second programme majeur de Thrombogenics est l’anti-cancéreux TB-403 développé en partenariat avec BioInvent et Roche. Ce candidat-médicament est actuellement en phase 2 des études cliniques et est considéré comme le successeur de l’Avastin (de Genentech qui a été racheté par Roche) qui pourrait devenir le médicament le plus vendu dans le monde. En cas de réussite, le potentiel de ventes s’élève donc en milliards d’euros mais une commercialisation n’est pas attendue avant plusieurs années.

Thrombogenics et BioInvent collaboraient également pour le TB-402, un condidat-médicament en phase 2 pour la prévention des thromboses veineuses profondes à la suite d’opérations orthopédiques. Les derniers résultats scientifiques n’étaient toutefois pas concluants et la société a décidé d’arrêter les frais.

Financièrement, Thrombogenics a de quoi voir venir avec une trésorerie de l’ordre de 200 millions d’euros après la levée de fonds d’avril dernier. L’investisseur est donc assuré de profiter pleinement du potentiel de l’ocriplasmine en cas de feu vert des autorités sanitaires. A noter à ce sujet que la FDA américaine a octroyé le statut de “priority review ” (examen accéléré du dossier) à l’ocriplasmine, un bon signe. Le plongeon de Thrombogenics en bourse à la suite de l’abandon du TB-402 représente une opportunité de se positionner sur le titre.

Cédric Boitte

AccioZ.be

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