Les Bourses victimes de fièvre chinoise

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Les indices européens ont connu leur pire début d’année, ébranlés par une lourde rechute des Bourses chinoises et du yuan. L’accélération de la baisse des réserves de change de la Chine accentue les craintes pesant sur la stabilité financière du pays et l’évolution des marchés financiers mondiaux.

Les coupe-circuits stoppent les marchés chinois

Les Bourses chinoises ont fermé prématurément ce lundi alors que l’indice CSI 300 des principales capitalisations de Shanghai et Shenzhen a atteint perte journalière maximale de 7%. Une lourde rechute qui met fin à un timide rebond qui avait permis à l’indice un peu plus d’un tiers de son plongeon de 45% cet été. Les observateurs soulignent que l’amplitude de la chute de lundi s’explique sans doute par la non-intervention de Pékin qui accumule des titres depuis cet été afin d’éviter un effondrement des marchés. Mais ils ne se montrent pas rassurés pour autant. Imposée pour 6 mois le 8 juillet, l’interdiction de vente de titres pour les importants actionnaires (plus de 5% du capital) arrivera prochainement à échéance. Et le ralentissement de la deuxième économie mondiale continue de peser sur les résultats d’entreprises.

Fonte du yuan et des réserves

Pour les marchés internationaux, la principale inquiétude concerne la dépréciation du yuan. La monnaie chinoise a atteint son plus bas depuis près de 5 ans à 6,53 pour un dollar. Selon les analystes, les autorités chinoises ont renoncé à soutenir le yuan. Cela traduit d’une part la fragilité de la deuxième économie mondiale comme le démontre la nouvelle baisse de l’indicateur d’activité manufacturière qui s’enfonce en zone de contraction à 48,2. D’autre part, les réserves de change de la Chine ont fondu de 87 milliards de dollars en novembre à 3438 milliards de dollars, un repli qui perdure depuis la mi-2014 mais s’est accéléré depuis l’été dernier. Cette baisse s’explique par les retraits de capitaux des investisseurs étrangers, qui risquent de s’accentuer avec le relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine, ainsi que les interventions de Pékin pour enrayer la chute du yuan. Ces réserves de change jouent toutefois un rôle important sur les marchés financiers mondiaux étant donné qu’elles sont principalement investies en obligations occidentales.

Stabilité financière en péril

Ces réserves sont/étaient par ailleurs considérées comme le garant ultime de la stabilité financière en Chine, pouvant être utilisées pour renflouer des banques qui pâtissent d’une envolée de leurs créances douteuses : + 30% au premier semestre 2015, un chiffre largement inférieur à la réalité selon les analystes de Barclays qui ont estimé que la hausse était de 57% au lieu de 17% pour les banques cotées.

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