Les risques qui inquiètent les grands investisseurs institutionnels

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Une étude d’Allianz montre les craintes des gestionnaires par rapport à la situation actuelle.

Pour la cinquième année consécutive, Allianz Global Investors vient de publier son étude RiskMonitor, qui cherche à analyser l’attitude des investisseurs institutionnels (fonds de pension, fonds souverains, compagnies d’assurance, family offices, etc.) au niveau global, et à identifier leurs principales inquiétudes pour les 12 mois à venir. L’étude a été menée durant le printemps 2017 auprès de 755 investisseurs, répartis de manière pratiquement équitable entre les grandes régions (Europe, Etats-Unis, Asie-Pacifique).

La principale conclusion de cette étude est que les institutionnels sont désormais surtout préoccupés par l’impact d’une crise géopolitique majeure sur leurs investissements, un facteur qui ressort désormais en premier lieu tant au niveau européen (45%) que global (44%). La crainte liée à un ralentissement économique global vient en deuxième position, suivie par les risques liés au niveau des taux d’intérêt (et au risque de correction sur la valeur des actifs obligataires), qui a fortement augmenté depuis l’étude réalisée en 2016. ” La Réserve fédérale a déjà augmenté son taux directeur à deux reprises depuis le début de l’année, ce qui laisse craindre que de nouvelles hausses de taux pourraient suivre durant les prochains mois “, soulignent les auteurs de l’étude.

Les risques qui inquiètent les grands investisseurs institutionnels

Facteurs de risque

Au niveau strictement européen, le risque de correction sur les marchés boursiers figure également en bonne position, une progression qui a été beaucoup plus marquée par rapport aux deux autres régions. Une éventuelle correction est désormais citée par plus de 90 % des répondants comme étant un facteur de risque pour la performance des portefeuilles durant les 12 prochains mois. Les investisseurs européens sont également devenus beaucoup plus inquiets quant à la menace liée à une réapparition de l’inflation (notamment suite au redressement des cours pour le pétrole), un facteur désormais cité par près d’un institutionnel sur deux, contre seulement un sur trois en 2016.

Dans le même temps, le risque de contrepartie a fortement diminué, preuve que la confiance dans le système financier s’est fortement redressée. Alors qu’ils étaient encore 20 % à le citer en 2015, ils sont aujourd’hui seulement 5 %. ” Les nouvelles réglementations ont permis de redonner un sentiment de force et de résilience dans le système financier “, souligne l’étude d’Allianz GI. Les autres risques en diminution marquée par rapport à 2016 sont ceux liés au marché du crédit et à la hausse des cours pour les matières premières.

Ils ne sont en outre que 26 % à estimer qu’une correction majeure n’est pas à craindre (33 % en 2016), contre 45 % à penser qu’un tel événement est probable durant les 12 prochains mois, en progression par rapport aux 37 % obtenus un an plus tôt. ” Cette étude démontre que les investisseurs institutionnels sont beaucoup plus inquiets par rapport à des surprises négatives sur les marchés durant les 12 prochains mois, avec une anxiété accrue quant aux crises géopolitiques et au niveau atteint par les taux d’intérêt”, souligne encore Allianz GI.

Face à ce climat, les institutionnels restent dans une position difficile, ils doivent générer de la performance tout en cherchant à anticiper les risques pris pour protéger leurs actifs. Au niveau européen, ils sont ainsi 52 % à avoir abaissé leurs perspectives de performance pour les 12 prochains mois, et 65 % soulignent qu’il est de plus en plus difficile d’atteindre leurs objectifs dans l’environnement actuel.

Ils sont également plus de 60 % à prendre des mesures pour se protéger contre le pire en portant davantage l’attention sur la gestion des risques dans le portefeuille. En outre, 50 % semblent être aujourd’hui prêts à laisser de côté un potentiel haussier sur le portefeuille en échange d’une protection contre le risque baissier extrême, et ils sont plus de 60 % à estimer qu’une gestion active du portefeuille sera une composante importante pour naviguer sur les marchés boursiers durant les prochains mois.

Gestion active

” Si les investissements passifs (ETF) ont été populaires durant la longue période haussière sur les marchés financiers, l’approche d’un climat plus incertain pourrait indiquer des opportunités plus marquées pour la gestion active. Les fonds indiciels seront en effet nettement plus affectés en cas de correction massive sur les marchés. ” Les institutionnels européens sont toutefois moins convaincus de l’utilité des fonds actifs et estiment que le coût de ces stratégies ne se justifie pas toujours (pour 45 % des répondants).

Parmi les techniques utilisées pour faire diminuer le risque, l’étude d’Allianz GI souligne encore que la diversification des portefeuilles reste le plus souvent évoquée par les investisseurs institutionnels, tant entre les différentes classes d’actifs (68 % au niveau global) qu’au niveau géographique (66%), même s’ils sont conscients que la diversification n’empêche pas la baisse du portefeuille en cas de correction généralisée sur les marchés.

Les fonds en mines d’or

Dans un climat géopolitique incertain, le cours de l’or pourrait être amené à flamber durant les prochains mois, ce qui devrait bénéficier aux mines d’or. Les récentes menaces en provenance de la Corée du Nord ont ainsi poussé le cours vers ses plus hauts niveaux depuis plus d’un an, au-delà de 1.300 dollars par once. Les produits exposés sur cette classe d’actifs sortent de plusieurs années difficiles, les meilleurs fonds ayant limité la casse à une baisse annualisée de 7 % par an durant les cinq derniers exercices. Depuis le début 2016, la performance s’est toutefois nettement redressée, la plupart des produits ayant pratiquement doublé de valeur à partir de niveaux extrêmement déprimés.

Investec GSF Global Gold reste toujours le meilleur produit disponible sur le marché belge, et est le seul fonds à se voir accorder une notation 5 étoiles chez Morningstar. George Cheveley ; son gestionnaire, souligne que les mines d’or constituent un actif diversifiant par rapport aux autres classes d’actifs, “et que cet attribut se démontre plus particulièrement durant les périodes de forte volatilité”. Dans ce contexte, il reste optimiste par rapport à l’évolution du cours du métal jaune pour les prochaines années. “Nous sommes au début d’un cycle haussier structurel d’une durée de trois à cinq ans pour le cours de l’once et pour les mines d’or”, estime-t-il.

Il cite notamment le caractère de valeur refuge, la capacité de protéger contre un risque de dévaluation et la hausse de l’attractivité du métal jaune dans un contexte de taux réels négatifs. “La demande reste en outre soutenue, tant de la part des banques centrales que des investisseurs. Dans le climat actuel, une exposition sur le métal jaune devrait être considérée comme un élément clé dans la construction des portefeuilles.”

Et de souligner que les mines d’or ont surperformé l’indice S&P 500 durant toutes les grands corrections depuis le début des années 1970, à l’exception du marché baissier qui s’est étendu de 1980 à 1982. Investec GSF Global Gold est concentré sur une quarantaine de positions. “L’activité minière requiert d’importants investissements et nous visons donc les sociétés qui ont démontré leur capacité à investir de manière avisée et rentable pour leurs actionnaires”, conclut George Cheveley.

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