Luc Vansteenkiste derrière les barreaux dans l’affaire Fortis

Nouveau coup de tonnerre dans le petit monde des affaires belge. Quelques jours à peine après Vincent Doumier, l’administrateur délégué de Bois Sauvage entre-temps libéré, c’est au tour de Luc Vansteenkiste de se retrouver en prison. L’ex-patron des patrons belges est soupçonné de délit d’initié par le juge Claise, dans l’affaire de la vente d’actions Fortis par Bois Sauvage.

Inculpé pour délit d’initié, le patron de Recticel, par ailleurs administrateur de Fortis Banque au moment des faits et actuel administrateur de Bois Sauvage, a fait l’objet, lundi soir, d’un mandat d’arrêt décerné par le juge d’instruction Michel Claise en charge de l’enquête portant sur un possible délit d’initié commis à l’occasion de la vente de 3,6 millions de titres Fortis par Bois Sauvage, le 3 octobre 2008, juste avant le démantèlement du groupe de la rue Royale.

Le magistrat bruxellois soupçonne Luc Vansteenkiste d’avoir informé Vincent Doumier pendant la période cruciale ayant précédé la vente de Fortis Banque à BNP Paribas. “Des indices sérieux ont été relevés par le magistrat instructeur en ce qui le concerne quant au rôle qu’il aurait pu jouer dans la transmission de l’information privilégiée”, précise un communiqué du parquet.

En plaçant en détention préventive Luc Vansteenkiste – toujours présumé innocent, rappelons-le – Michel Claise ne veut visiblement pas lâcher le morceau. L’ancien président de la FEB est en effet une personnalité très en vue dans les milieux des affaires belges, cumulant les mandats d’administrateur dans de grandes entreprises du pays. Outre ses fonctions de CEO chez Recticel, il siège aux conseils d’administration de Fortis Banque (depuis 2001) et de la Compagnie du Bois Sauvage. Mais aussi chez Sioen, Ter Beke et Delhaize. Sans oublier la présidence des conseils de Spector et de Telindus.

Par ailleurs, on se demande si d’autres noms que ceux de Luc Vansteenkiste et Vincent Doumier se trouvent, aujourd’hui, dans le collimateur du juge Claise. Ce n’est pas impossible. Le 3 octobre 2008, le patron de Recticel n’était pas la seule personne à être au courant de ce qui se tramait dans les coulisses. D’autres que lui, parce qu’associés aux discussions sur le futur de Fortis, devaient probablement savoir à ce moment-là que Fortis Banque allait passer sous pavillon français durant le premier week-end d’octobre. En clair, cette affaire de délit d’initié supposé pourrait tout doucement prendre des allures de gros scandale.

Sébastien Buron

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