Nyrstar a tout pour plaire … selon Goldman Sachs

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Les analystes de la sulfureuse banque américaine se sont fendus d’une note dithyrambique, visant quasiment un doublement de cours à 9 euros. Gare toutefois à ne pas suivre aveuglément Goldman Sachs qui a régulièrement adopté des positions extrêmement marquées par rapport à Nyrstar.

Selon Goldman Sachs, Nyrstar est sur le point de connaître un nouveau retournement après son plongeon des 18 derniers mois. Pour justifier leur enthousiasme, les analystes épinglent la finalisation en 2017 du redéveloppement de la fonderie de Port Pirie en Australie. Cette rénovation doit à la fois permettre au groupe de se conformer aux normes environnementales tout en lui offrant davantage de flexibilité opérationnelle, notamment pour le traitement des sous-produits et d’autres métaux que le zinc. La finalisation du projet doit signifier une amélioration des résultats et une poursuite de la normalisation/réduction des investissements. Le groupe devrait ainsi pouvoir rapidement améliorer sa structure financière, d’autant plus que la vente de ses activités minières contribuera au désendettement. En termes de résultats, Goldman Sachs se montre également confiant pour la principale activité du groupe, la transformation du minerai de zinc en zinc métal, tablant sur des frais de traitement solides au vu notamment de la hausse du prix du zinc.

Négociations difficiles pour 2017

Tous les analystes ne se montrent toutefois pas aussi confiants, notamment du côté d’ABN Amro où l’on souligne que Nyrstar doit désormais accorder une réduction de 40-50 dollars par tonne sur les frais de traitement de référence contre une ristourne historique de 10-30 dollars. L’évolution n’est pas anodine sachant que Nyrstar évalue qu’une variation de 10% ou 20,3 dollars par tonne des tarifs de référence a un impact de 29 millions sur son excédent brut d’exploitation qui plafonnait à 123 millions sur les 9 premiers mois de l’année.

La hausse de la réduction accordée par Nyrstar illustre en fait la mutation du marché du zinc depuis un an. Le prix de la tonne de zinc a bondi de moitié essentiellement à la suite d’une baisse de la production, Glencore ayant notamment volontairement réduit sa production d’un tiers il y a un an. Les producteurs de minerai sont ainsi en position de force, la capacité des fonderies étant amplement suffisante, et ont la ferme intention d’être les premiers à recueillir les fruits de leurs “sacrifices”.

Les négociations des tarifs de traitement de référence pour 2017 ne s’annoncent ainsi pas sous les meilleures auspices pour les fondeurs comme Nyrstar, les tarifs spot (au jour le jour) ayant chuté de près de moitié en un an à 103 dollars par tonne.

Nombreuses dépendances

Cette année, les pressions sur les frais de traitement ont déjà éclipsé l’impact pour Nyrstar de la hausse du prix du zinc dont une évolution de 10% a un impact estimé à 52 millions sur son excédent brut d’exploitation au travers des activités minières en cours de cession et du “métal gratuit”, soit le métal que le groupe peut vendre pour son propre compte grâce aux bonnes performances de ses fonderies (récupération supérieur à ce qui est convenu avec les fournisseurs de minerai).

À noter qu’outre les frais de traitement et le cours du zinc, les taux de change de l’euro et du dollar australien (monnaies de référence pour ses coûts) par rapport au dollar américain (devise dans laquelle sont libellés ses revenus) ont également un impact considérable sur les résultats de Nyrstar.

À surveiller comme le lait sur le feu

L’importante influence de ces données externes explique les avis souvent extrêmes des analystes. On rappellera ainsi que Goldman Sachs se montrait déjà très optimiste à l’été 2012 avant de conseiller de vendre en novembre alors que le titre était à la traine. En septembre 2014, les analystes américains virent de nouveau de bord, faisant repasser le conseil à acheter et doublant leur objectif de cours à 31,50 euros ( !!!) en tenant compte du regroupement de titres de 10 pour un opéré au printemps dernier.

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