Peugeot : Montebourg en pompier pyromane

Arnaud Montebourg a renforcé les craintes des investisseurs de voir la restructuration actuelle de Peugeot compromise par le politique en déclarant que le groupe restera français et en prenant l’exemple de General Motors.

Le Ministre du redressement productif français a de nouveau échaudé les marchés en excluant pas une prise de participation de Dongfeng Motors au capital de Peugeot tout en insistant sur le fait que le groupe restera en France et français. Ces propos renforcent les rumeurs d’une augmentation de capital de 3 milliards partagée entre Dongfeng Motors, partenaire en Chine de Peugeot, et l’État français.

Outre l’effet de dilution pour une société valant 4 milliards en Bourse, les marchés craignent que le gouvernement français s’immisce dans la restructuration du deuxième constructeur automobile européen. Peugeot a en effet déjà annoncé la fermeture d’un site près de Paris et la restructuration d’un autre à Rennes, privilégiant notamment ses implantations espagnoles moins chères en termes de coûts.

Par ailleurs, Arnaud Montebourg a pris l’exemple de General Motors pour illustrer l’évolution de Peugeot, un mauvais souvenir pour les actionnaires qui ont tout perdu dans le cadre de la réorganisation financière du premier constructeur automobile américain. Fondamentalement, les situations de General Motors il y a 5 ans et Peugeot maintenant ne sont toutefois pas comparables. Lors de sa faillite, le groupe américain affichait des dettes de 172,8 milliards de dollars, soit plus de deux fois le montant de ses actifs.

Fin juin, Peugeot affichait pour sa part une dette financière nette de 3,3 milliards mais souffre surtout de la crise du marché automobile européen depuis 5 ans (chute de plus de 20% des ventes) ainsi que du cannibalisme entre ses propres marques. Cela implique donc de réduire ses capacités tout en privilégiant ses unités les moins coûteuses (en Espagne) afin d’améliorer le positionnement prix de Citroën appelé à descendre en gamme afin que Peugeot centralise le moyen de gamme et DS, le haut de gamme.

Cédric Boitte

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