Peugeot sur les chapeaux de roues

Star de la Bourse de Paris depuis le printemps, Peugeot redevient attrayant aux yeux des analystes saluant l’amélioration de la situation financière du deuxième constructeur automobile européen.

Symbole de la chute des ventes automobiles en Europe ces 5 dernières années avec un plongeon de 90% entre l’été 2007 et la fin 2012, PSA Peugeot Citroën (Peugeot) est reparti de l’avant cette année, le titre affichant un gain de 108%, ce qui les place parmi les trois meilleures performances de l’indice Stoxx 600 regroupant les 600 principales capitalisations européennes.

Ce retournement s’explique par la Chine où le deuxième constructeur automobile européen est enfin parvenu à reprendre des parts de marché perdues au cours des 20 dernières années alors qu’il était pourtant un des pionniers sur ce marché devenu (de loin) le plus important du monde. Au premier semestre, ses ventes y ont bondi de 33%, deux fois plus vite que le marché grâce à une meilleure prise en compte des goûts des chinois dans les modèles développés ces dernières années (dont plusieurs ont été reliftés rien que pour la Chine). Peugeot demeure ambitieux dans l’ex Empire du Milieu où il vise à doubler ses parts de marché d’ici 2020 grâce à DPCA, sa co-entreprise historique commercialisant les marques Peugeot et Citroën, mais aussi à CAPSA, co-entreprise dont la première usine a été inaugurée en mars pour la production de la gamme premium DS (complètement scindée de Citroën en Chine).

Par ailleurs, les investisseurs se sont également de nouveau intéressés à Peugeot car de nombreux observateurs estiment que le marché européen a atteint un plancher au second trimestre, ce que semblent du reste confirmer les chiffres de juillet. Selon une compilation officieuse (les chiffres officiels de l’ACEA ne seront disponibles qu’en septembre), les immatriculations ont en effet progressé de plus de 5% en juillet sur le vieux continent. Le groupe sochalien, compte également sur ses nouveaux modèles (Peugeot 2008 et 308, Citroën C4 Picasso) pour redresser ses parts de marché déclinantes ainsi que sa rentabilité en Europe.

Enfin, comme le soulignent aujourd’hui les analystes d’UBS qui sont repassés à l’achat sur Peugeot ce mardi, le constructeur automobile est en avance sur ses objectifs de restructuration. Maxime Picat, responsable de la marque Peugeot, déclare ainsi que le groupe devrait faire mieux que réduire par deux sa consommation de trésorerie par rapport à l’année dernière, ce qui crédibilise son objectif d’à nouveau dégager un cash-flow positif d’ici la fin 2014. Peugeot a de plus engagé des négociations sur l’amélioration de sa compétitivité en France (où il réalise 40% de sa production) en complément de sa restructuration prévoyant la suppression de 8 000 emplois, notamment via la fermeture de son site d’Aulnay.

Cédric Boitte

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