Philips : lumière tamisée

La Bourse a à nouveau réagi négativement au 3e avertissement sur bénéfice de l’année écoulée lancé par la multinationale établie à Eindhoven.

La pression sur le directeur (CEO) Frans Van Houten, en fonction depuis seulement le 1er avril 2011, visant à lui faire prendre des mesures drastiques augmente. Le relèvement du programme de réductions de coûts de 500 à 800 millions EUR à l’horizon 2014 semble ne plus suffire. Cette nécessité apparaît en 2011, précisément lorsque Philips annonce un bénéfice proche de 500 millions EUR, ce qui représente 45% de moins que les 930 millions EUR pour l’exercice 2010. Après les divisions Electronique de consommation et Eclairage, il semble désormais que la division Soins de santé enregistre également une faible performance. L’an dernier, l’action a dévissé de 40% et sous-performé de 22% l’indice DJ Stoxx 600.

Au 4e trimestre, c’est surtout la division Soins de santé qui a déçu. Cette division aussi est prometteuse, mais au cours des derniers mois de l’an dernier, son résultat s’est révélé inférieur de 20% aux prévisions. Cette nouvelle déception est considérable et inexplicable pour les analystes. Philips souhaite concentrer ses activités autour des thèmes de la santé et du bien-être, qui misent eux-mêmes sur des thèmes fondamentaux comme le vieillissement de la population (la division Soins de santé se focalise sur ce thème), l’efficacité énergétique et la durabilité (notamment la percée de l’éclairage LED), mais aussi les marchés émergents (32% du CA contre 20% il y a quelques années).

Après des chiffres (à nouveau) décevants, la direction de l’entreprise a annoncé son intention de racheter pour 2 milliards EUR d’actions propres. Le maintien du dividende à 0,75 EUR par action est remis en question car pour cela, 750 millions EUR seront nécessaires, soit 250 millions EUR de plus que le bénéfice 2011.

Le groupe néerlandais est confronté à de nombreux défis et beaucoup de réponses manquent encore. La première concerne la confiance des consommateurs.

Toutes ces mauvaises nouvelles ont ramené le cours sous sa valeur comptable. Les économies de coûts supplémentaires annoncées sont louables mais insuffisantes pour permettre un renversement de tendance de cours. Nous vendrions donc l’action. Nous pourrons toutefois reconsidérer la question lorsqu’elle redescendra à 11-12 EUR.

Danny Reweghs, L’Initié de la Bourse

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