Première mondiale pour Celyad

La société biotechnologique wallonne a obtenu un important brevet dans le domaine de l’immuno-oncologie, le premier portant un traitement de type allogénique permettant une production de masse dans les thérapies cellulaires. Le chemin sera toutefois encore très long.

Grande avancée contre le cancer

Sous le feu des projecteurs depuis la publication d’excellents résultats cliniques par Novartis fin 2014, l’immuno-oncologie (utilisation du système immunitaire pour lutter contre le cancer) est considérée comme la prochaine grande avancée dans la lutte contre le cancer. Testé pour le traitement de la leucémie aigüe lymphoblastique, le CTL19 du groupe suisse a ainsi atteint un taux de rémission de 92% en phase 2, une avancée majeure selon Patrick Jeanmart. Le Directeur financier de Celyad se félicite que la biotech ait pu entrer sur le marché prometteur de l’immuno-oncologie à moindre frais, ayant négocié le rachat de l’Américain OnCyte avant les annonces de Novartis.

Rachat opportun

Les programmes d’OnCyte utilisent la même technologie des CAR-T (permettre aux globules blancs lymphocytes T de détecter les cellules cancéreuses au travers de l’ajout d’un récepteur artificiel) que le CTL19 de Novartis mais en ciblant un autre récepteur G2D pouvant potentiellement identifier un plus large spectre de cancers. Il peut notamment être utilisé dans des cas de tumeurs dites solides (ne se développant dans le sang) où la concurrence d’autres sociétés biopharmaceutiques est bien moins importante actuellement. Celyad mène une première étude clinique sur l’homme pour tester la sécurité/toxicité) et obtenir une première mesure d’efficacité de son NKG2D. Plusieurs études de phase 2 pour différentes formes de cancer sont ensuite envisagées.

Production bridée

Comme ses concurrents, la biotech wallonne développe actuellement des traitements dits autologues. Concrètement, les cellules de chaque patient sont utilisées pour produire le traitement. Cela renchérit les coûts et limite le nombre potentiel de personnes traitées. Dans le domaine cardiologique, Patrick Jeanmart concède ainsi que le C-Cure, dans la dernière phase des études cliniques, ne pourrait être administré qu’à une infime partie du million de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque en Europe et aux États-Unis.

Révolution financière

Celyad envisage ainsi d’ores et déjà la suite du développement de l’immuno-oncologie et a obtenu un premier brevet aux États-Unis -avant la demande de brevets ailleurs dans le monde- pour l’utilisation des CAR-T sous forme allogénique dont le principal intérêt est de permettre la production de masse en utilisant les cellules de donneurs universels. Le brevet de la biotech couvre le cancer mais également les maladies infectieuses chroniques et auto-immunes. Christian Homsy, CEO de Celyad, a évoqué la possibilité d’alliances, des partenaires intéressés s’étant déjà manifestés.

Pour le très long terme

L’investisseur devra toutefois s’armer de patience étant donné que Celyad envisage les premiers essais cliniques d’un traitement CAR-T allogéniques en 2018, reportant toute commercialisation à la prochaine décennie.

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