Recticel toujours dans le doute

Le spécialiste de la mousse de polyuréthanne a connu un premier semestre difficile, les conditions météorologiques défavorables renforçant l’impact de la conjoncture européenne. Par ailleurs, l’avenir du groupe reste soumis au verdict de l’enquête antitrust de la Commission européenne.

Recticel a vu son chiffre d’affaires reculer de 7% au premier semestre à 632,6 millions d’euros en raison du plongeon de 19,6% des ventes dans le segment automobile (sièges, habillage intérieur), le groupe souffrant de la baisse continue des ventes automobiles en Europe.

Le groupe n’a de plus pas pu compter sur l’Isolation pour redresser la tendance, le chiffre d’affaires de cette filiale ayant stagné à 109,5 millions, les conditions météos défavorables ce printemps et le ralentissement de la construction dans plusieurs pays européens ayant pesé sur les ventes qui continuent toutefois à profiter du durcissement des normes en matière d’isolation des bâtiments, de plus en plus de nouvelles constructions étant “emballées” de 2 épaisseurs d’isolant.

Les divisions Literie (matelas, sommiers) et Mousse souple (produits intermédiaires destinés à différentes industries) ont globalement plutôt bien résisté mais la rentabilité était en baisse, tout comme pour les autres activités. Le bénéfice opérationnel récurrent a ainsi chuté de 54% à 13,4 millions, dont 9,9 millions pour l’Isolation. Recticel explique cette déconvenue au niveau des marges par la concurrence accrue dans un climat économique difficile.

En y ajoutant des charges non-récurrentes de 14 millions, le groupe a bouclé le premier semestre sur une perte nette de 10 millions, la première depuis le second semestre de 2008, ce qui est déjà notable pour une société cyclique quasi uniquement active en Europe.

Financièrement, Recticel affiche une dette nette de 156 millions, ce qui demeure gérable mais le groupe pourrait faire face à une importante amende des autorités européennes dans le cadre de l’enquête sur le cartel de la mousse de polyuréthanne. La procédure dure depuis plusieurs années et le montant d’une amende éventuelle apparait toujours difficilement prévisible (de l’aveu même de Recticel) mais il semble qu’il ne devrait pas dépasser 150 millions. Cela ne remettrait pas la viabilité de la société en question mais bien son dividende.

Cédric Boitte

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