Réunion historique pour la Fed

Janet Yellen, présidente de la Fed © REUTERS

Non la banque centrale des États-Unis n’a pas relevé ses taux pour la première fois depuis 2006 mais un de ses membres plaide désormais pour un taux négatif. Une première pas si favorable pour les marchés confrontés à une détérioration du potentiel de l’économie américaine.

Un taux négatif

Le maintien des taux était assez largement attendu alors que la moitié des membres du Comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) s’était récemment prononcé plutôt contre. La Fed évoque indirectement les récents remous dans les pays émergents pour expliquer sa prudence. La majorité (13 sur 17) des membres du Comité monétaire de la Fed continue de juger un relèvement des taux approprié cette année mais le camp des contres est passé de 2 à 4 depuis juin. Dont un, probablement Narayana Kocherlakota (Président de la Fed de Minneapolis), repousse toute hausse des taux à 2017 et plaide carrément pour une baisse à -0,1%, une première dans l’histoire de la Fed. Janet Yellen, présidente de la Fed, a estimé en conférence de presse que cela n’était pas une piste sérieuse … actuellement. Une précision utile alors que la Fed a souvent opté pour le chemin le plus accommodant depuis 2008.

Potentiel de croissance réduit et fragile

Wall Street a toutefois clôturé en baisse, signe d’une certaine prudence des marchés alors que le potentiel de l’économie américaine semble plus que jamais réduit. Les membres du Comité monétaire de la Fed ont ainsi abaissé leurs prévisions d’inflation et de croissance du PIB aux États-Unis pour 2016 et 2017. Les prévisions à long terme, reflétant la réalisation des missions de stabilité des prix (inflation de 2%) et de plein emploi (chômage de 4,9%) de la Fed, sont restées stables sauf au niveau du taux directeur pour y parvenir passé de 3,8% à 3,5% selon la médiane des estimations. En d’autres termes, la Fed doit adopter une politique de plus en plus souple pour concrétiser le potentiel de l’économie américaine. La voie de la normalisation de sa politique monétaire s’avère pourtant encore très longue puisqu’elle applique le taux zéro depuis près de 7 ans et qu’elle continue à réinvestir les plus de 3600 milliards de dollars de titres rachetés dans le cadre de ses divers plans d’assouplissement quantitatif.

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