Solvay se développe dans le gaz de schiste

© JOCK FISTICK

Le groupe chimique belge a accepté de payer le prix fort pour le groupe américain Chemlogics afin d’augmenter son exposition au prometteur marché de l’exploration de pétrole et de gaz aux États-Unis.

Après avoir planifié de quitter le secteur du PVC (via une co-entreprise qu’il devrait quitter à terme), Solvay réalise un nouveau grand pas dans sa transformation avec l’annonce du rachat de Chemlogics actif dans les produits destinés à l’exploitation de gisements d’hydrocarbures. Jean-Pierre Clamadieu, Chief executive officer de Solvay, poursuit ainsi la route tracée pour Christian Jourquin qui avait mené la vente des activités pharmaceutiques et l’important rachat de Rhodia (dont Clamadieu était PDG) durant les dernières années qu’il a passé à la tête de Solvay.

L’objectif final est de faire du groupe chimique belge un leader mondial dans la chimie de spécialité, Solvay ne pouvant concurrencer un géant comme BASF notamment au niveau de la chimie de base. Dans cette optique, le renforcement des activités dans les produits destinés à l’industrie pétrolière américaine était un passage obligé au vu du boum du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis.

A priori, le rachat de Chemlogics peut apparaitre très onéreux étant donné que le prix de 1,35 milliard de dollars correspond à des multiples de 2,6 fois le chiffre d’affaires et 10,7 fois l’ebitda, des ratios doubles de ceux de Solvay. Cependant, cette reprise permet aussi au groupe chimique de mettre la main sur des produits et un réseau de commercialisation qui lui permettront de développer des synergies croisées.

Solvay utilisera sa trésorerie pour réaliser l’acquisition mais émettra également un emprunt obligataire hybride d’un milliard d’euros (soit le prix de l’acquisition) afin de renflouer ses caisses et de profiter de la faiblesse des taux. Le choix d’un emprunt hybride (c’est-à-dire considéré comme des fonds propres et pas des dettes) pourrait signaler que Solvay envisage encore d’autres acquisitions.

Cédric Boitte

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