Telecom Italia voué à disparaître

Standard & Poor’s a mis en garde Telecom Italia contre une éventuelle dégradation en catégorie pourrie de la notation de son importante dette, ce qui pourrait précipiter un rapprochement avec Telefonica.

Cela ne fait désormais plus aucun doute, le mouvement de consolidation s’est enclenché dans le secteur des télécoms européens avec le rachat de Kabel Deutschland par Vodafone, la fusion de Portugal Telecom et Oi, l’offre d’America Movil sur KPN, la vente d’E-Plus à Telefonica Deutschland. Le premier grand opérateur appelé à disparaître/perdre son indépendance est Telecom Italia. Le groupe italien est devenu extrêmement vulnérable en raison du poids de sa dette nette qui culminait à 28,8 milliards fin juin alors que ses résultats sont sous forte pression en raison de la longue récession en Italie.

Telefonica a récemment augmenté de 46% à 66% sa participation dans Telco, holding de contrôle avec 22,4% du capital de Telecom Italia. L’opérateur espagnol entend ainsi renforcer son emprise sur l’italien et plaider pour la vente de TIM, filiale brésilienne de Telecom Italia évaluée à 8,5 milliards. Franco Bernabe, Chief executive officer démissionnaire de Telecom Italia, privilégiait une scission des activités de téléphonie fixe en Italie et/ou une augmentation de capital mais ces opérations n’étaient pas dans l’intérêt de Telefonica. Avec la cession de TIM, le géant espagnol évite de devoir injecter des fonds (alors que sa dette est également élevée), évacue le problème de la concurrence au Brésil (où Telefonica est déjà leader) dans l’optique d’un futur rachat d’un Telecom Italia pouvant offrir des offres multi-services (fixe et mobile) en Italie.

Cédric Boitte

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