Umicore en proie aux doutes

L’accueil glacial réservé par les marchés au trading update trimestriel d’Umicore traduit surtout les inquiétudes grandissantes des marchés vis-à-vis du groupe dont la trajectoire de croissance apparait plus sinueuse que prévu.

Le prix des métaux

Sans réelle surprise, Umicore a vu sa croissance dans les catalyseurs automobiles et les matériaux pour batteries rechargeables quasiment éclipsée par l’impact du repli des métaux sur la division recyclage au premier trimestre. Le groupe cible tout particulièrement les métaux moins courants pour lesquels il n’est pas possible de déployer de couvertures de prix. Au vu du vif rebond de l’argent ou du platine ces deux derniers mois, les analystes s’attendaient à une amélioration dès ce printemps mais Umicore a au contraire globalement prédit une année 2016 assez similaire au premier trimestre.

Hausse des dettes

Umicore a indiqué que sa dette nette avait augmenté au premier trimestre, ce qui est inhabituel à cette période de l’année. Le groupe évoque des besoins en fonds de roulement supérieurs. Ce libellé peut toutefois cacher des réalités bien différentes : une progression globale de l’activité, une hausse des stocks invendus, une augmentation des créances douteuses, etc.

Vente des activités Construction

La cession des activités construction (dont VM Zinc) est toujours bloquée par une procédure en France, les autorités de la concurrence locales ayant accusé le groupe d’abus de position dominante.

Le grand écart entre l’hybride et l’électrique

En conquérant le leadership mondial des matériaux (cathodes) pour batteries rechargeables, Umicore s’est aménagé une importante niche de croissance. Le groupe vient d’ailleurs de débloquer une nouvelle enveloppe de 160 millions pour tripler ses capacités. Cela complète la présence d’Umicore dans les voitures (plus) propres, le groupe étant également leader mondial des catalyseurs automobiles dont les ventes sont dopées par le durcissement des normes environnementales. Dans le cas d’une voiture hybride, Umicore gagne sur les deux tableaux mais un véhicule électrique ne nécessite par contre pas de catalyseur.

Plainte de BASF pour violation de brevets

Dans ce contexte, la plainte de BASF pour violation de deux brevets liés aux cathodes pour batteries rechargeables s’avère cruciale. Un avis intermédiaire s’est révélé plutôt favorable au groupe allemand qui évoque un manque à gagner en milliards $. Si le jugement en juin confirme ce premier avis, Umicore pourrait de plus se voir interdire le marché américain.

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