Vranken Pommery déçoit mais maintient le cap

La plus belge des maisons champenoises a bouclé l’année 2011 sur un bénéfice net en chute de 40%, Vranken connaissant même son pire résultat par action de la dernière décennie. Les fondamentaux sont toutefois plus solides qu’il n’y parait.

Avec un bénéfice net d’à peine 8,9 millions EUR, soit 1,33 EUR par action, Vranken Pommery a clairement déçu l’année dernière même si le résultat net a été affecté par des éléments exceptionnels, le bénéfice net récurrent ayant reculé de 14% à 12,6 millions EUR ou 1,88 EUR par action (contre un consensus des analystes de 1,94 EUR). Cette déception est notamment imputable à une baisse des ventes au second semestre, traditionnellement extrêmement important pour le groupe vu les ventes de fin d’année. Sur 12 mois, le chiffre d’affaires de Vranken Pommery a ainsi reculé de 0,7% à 339,6 millions EUR contre une croissance de 5% au cours des six premiers mois de l’année. Le résultat opérationnel s’est contracté de 2,9% à 37,3 millions EUR malgré l’amélioration de la rentabilité et ce, en raison de l’apport non-récurrent d’une opération de déstockage menée en 2010. La marge opérationnelle a atteint 11% encore loin de son objectif de plus de 15% pour 2014.

Si ces chiffres décevants sont en grande partie imputables à la crise, Vranken Pommery n’a également pas voulu déroger à sa stratégie de long terme. Insatisfait du positionnement prix obtenu, le groupe n’a ainsi pas reconduit un contrat pour son champagne Charles Lafitte en Angleterre, ce qui a pesé sur les chiffres globaux. La deuxième maison champenoise derrière LVMH ne peut évidemment se permettre de sabrer ses prix à la première crise venue tout en souhaitant affirmer le positionnement de ses marques sur le long terme. Cette stratégie est valable dans le champagne (marques Vranken, Pommery, Heidsieck, Charles Lafitte) mais également dans le porto (Rozès) et les vins rosés (Domaines Listel et Château La Gordonne). Cette dernière activité développée par rachat ces dernières années a par ailleurs enregistré une croissance de 4,6% l’année dernière avec un chiffre d’affaires de 57,9 millions EUR. Vranken Pommery commence ainsi à profiter du recentrage de l’activité réalisé en 2010 avec pour objectif de réduire l’activité de négoce et de se concentrer sur les marques. Ces dernières deviennent en effet de plus en plus importantes dans le domaine des vins rosés et génèrent évidemment des marges plus importantes.

Fort de ses marques, de la restructuration de son outil industriel et de ses 2500 hectares de vignes, Vranken Pommery se montre confiant pour l’avenir et table déjà sur une marge opérationnelle de 12% cette année avec une légère croissance de ses ventes. Une confiance qui transparait également au travers du maintien du dividende à 1,05 EUR brut par action. Ces excellentes perspectives et un cours plus qu’intéressant nous incitent à vous recommander Vranken Pommery à l’achat

Cédric Boitte

Twitter: @CedricBoitte

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