Zone euro : Barroso critique l’Allemagne dans la gestion de la crise grecque

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s’en prend aux principaux responsables politiques allemands, accusés de trop peu défendre l’euro, malmené depuis la crise grecque, dans un entretien à paraître mardi.

“Ces dernières années il ne s’est pas trouvé beaucoup de voix importantes dans la politique allemande pour expliquer à l’opinion publique à quel point il était important pour l’Allemagne d’avoir l’euro”, a déclaré M. Barrroso au grand quotidien des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung. “Les hommes politiques doivent aussi dire que l’économie allemande irait beaucoup plus mal sans l’euro”, a-t-il ajouté, rappelant que la part de la zone euro dans le commerce extérieur du pays n’a cessé d’augmenter. Ces dernières semaines, une majorité d’Allemands ont rejeté l’idée d’un plan d’aide à la Grèce, parfois en des termes très virulents, et le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a semblé hésiter avant de céder. “Notre processus de décision a tout simplement duré trop longtemps. Les marchés ont vu trop de signaux contradictoires”, a indiqué M. Barroso. Prenant encore à rebours les critiques de la monnaie unique, notamment en Allemagne, le président de la Commission a ironisé en rappelant que “l’euro n’était pas une invention de la Grèce, de l’Irlande ou de l’Espagne. C’était un projet franco-allemand”. “La Grèce a falsifié et manipulé (ses comptes, ndlr). C’est inacceptable. Mais l’Allemagne ne s’est pas toujours non plus comportée en conformité avec l’esprit du Pacte de stabilité”, a-t-il ajouté. M. Barroso a également qualifié de “conjecture” l’idée qu’un pays quitte la monnaie unique.

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