Le “tsar des obligations” aux Etats-Unis tire sa révérence

Bill Gross © REUTERS

Bill Gross, souvent surnommé le “tsar des obligations” en raison de son expérience du marché obligataire, a décidé de quitter son employeur pour se consacrer à la gestion de son patrimoine et de ses oeuvres caritatives, a-t-on appris lundi.

M. Gross, 74 ans, était un des principaux dirigeants de la société de gestion d’actifs Janus Capital qu’il avait rejoint en 2014 après un départ avec fracas de Pimco (Pacific Investment Management Co) co-fondé en 1971.

“J’ai mené une carrière fantastique pendant plus de 40 ans, essayant à chaque fois de faire des intérêts des clients la priorité tout en réinventant le métier de gestionnaire d’actifs”, a déclaré M. Gross, dans un communiqué publié par Janus Capital.

Cette figure légendaire et une des voix les plus écoutées sur les marchés explique, dans ce communiqué, qu’il va désormais se consacrer à sa fondation co-dirigée par ses enfants Jeff et Jennifer Gross.

Cette fondation a fait don de 21,45 millions de dollars à différentes ONG et associations en 2018, dont Médecins sans frontières (MSF).

“Il me tarde de continuer à travailler avec mon fils Jeff et ma fille Jennifer pour identifier et soutenir des causes importantes dont le but est de rendre le monde meilleur”, ajoute-t-il.

Personnage haut en couleurs, Bill Gross avait quitté Pimco en septembre 2014 pour rejoindre à la surprise générale Janus Capital, un plus petit fonds.

Son départ de Pimco avait été suivi par une hémorragie de démissions de responsables et des retraits de liquidités : environ 110 milliards de dollars d’actifs en quelque huit mois.

A l’inverse, Janus avait enregistré des rentrées, dont quelque 500 millions de dollars de l’influent homme d’affaires George Soros.

Moins d’un an plus tard, Pimco, filiale de l’assureur allemand Allianz, perdait son titre de premier gestionnaire d’obligations au monde au profit du fonds américain Vanguard.

Le divorce entre les deux parties s’était réglé devant les tribunaux, Pimco acceptant de verser au final 81 millions de dollars à Bill Gross. Cette affaire avait toutefois mis au jour des accusations d’autocratisme à l’encontre de M. Gross.

Ses méthodes de management jugées autoritaires et ses sautes d’humeur seraient à l’origine de la séparation avec Pimco. M. Gross piquait régulièrement des colères contre des employés, selon des sources au sein de Pimco.

“Parfois quand j’écris ou quand je parle je suis un peu véhément”, s’était défendu M. Gross, sacré “gourou” des marchés. “J’essaie d’apporter un peu de vie au marché obligataire. Les traders et courtiers obligataires peuvent parfois être ennuyeux”, avait-il expliqué à la chaîne d’informations CNBC peu après son départ.

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