LVMH : un investissement de luxe

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LVMH est un titre de qualité qui coule de source pour les investisseurs désireux de miser sur le thème des pays émergents. Traditionnellement, cette action est chère. Aujourd’hui, on ne peut toujours pas dire qu’il soit bon marché, mais il affiche sa valorisation la plus basse de ces dernières années.

Louis Vuitton Moët Hennessy a fait couler beaucoup d’encre dans la presse (financière) mondiale début mars en raison de la reprise de la très réputée maison italienne Bulgari, fondée en 1884 par Sotorio Bulgari. La maison italienne était devenue l’une des plus grandes marques au monde dans le créneau des bijoux et des montres et s’ajoute à présent aux marques phares de LVMH que sont TAG Heuer, Zenith, etc.

Un nouveau coup de maître du patron (CEO) Bernard Arnault, le roi français du luxe et l’Européen le plus riche selon le magazine Forbes ayant autorité en la matière ! Depuis qu’il dirige la société (depuis 1989), cette entreprise s’est transformée en un géant du luxe possédant plus de 2500 magasins propres et une soixantaine de grandes marques. Ce n’est pas par hasard si Bernard Arnault est disposé à payer une prime importante pour Bulgari, parce qu’avec 985 millions EUR ou 5 % du chiffre d’affaires du groupe en 2010, le pôle “Montres et joaillerie” est le plus petit du groupe (13 % de marge rebit).

LVMH est essentiellement connu pour sa plus grande division, “Mode et maroquinerie” (7,6 milliards EUR de chiffre d’affaires en 2010 ou 37 % du total). En outre, cette division est aussi la plus rentable puisqu’elle affiche une marge rebit de 34 %. Les marques phares que sont Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo, etc., et quelque 1188 magasins propres dans le monde permettent au groupe de réaliser un bénéfice opérationnel récurrent de 2,55 milliards EUR (hors éléments exceptionnels), soit pas moins de 59 % du total du groupe.

La deuxième division en termes de chiffre d’affaires est “Distribution sélective” (5,4 milliards EUR de chiffre d’affaires ou 27 % du total ; mais la marge rebit la plus basse à 10 %), qui comprend notamment les magasins Sephora et surtout DFS Group. DFS est la plus grande chaîne de magasins de luxe pour les voyageurs. Cette division dispose de 1146 magasins.

A la troisième place sur le podium du chiffre d’affaires (3,3 milliards EUR de chiffre d’affaires ou 16 % du total du groupe) mais à la deuxième place sur le podium du bénéfice (marge rebit de 29 %) de LVMH, nous trouvons la division “Vins et spiritueux”. L’année écoulée, LVMH a entre autres vendu plus de 55 millions de bouteilles de champagne et près de 60 millions de bouteilles de cognac. Ses marques sont Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem, Hennessy…

Enfin, citons la division “Parfums et cosmétiques” (3,1 milliards EUR de chiffre d’affaires, soit 15 % du total du groupe ; marge rebit de 11 %). Nous y retrouvons naturellement des noms connus comme Parfum Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy…

En bref, il s’agit d’un groupe rassemblant de grandes marques, affichant une solide croissance interne et externe (19,2 % de croissance du chiffre d’affaires l’an passé, dont 13 % de manière autonome) ainsi que de belles marges (toutes les divisions présentent une marge rebit à deux chiffres et elle s’établit à 21 % au niveau du groupe).

Ces dernières semaines, le titre a attiré notre attention parce qu’il reste à la traîne par rapport au reste du marché et parce qu’au sein de l’indice Eurostoxx50, il est presque le moins bon performeur avec -9 % depuis le début de l’année, soit 13 % de moins que l’indice de référence contenant les 50 principales valeurs ouest-européennes.

Il va de soi que les catastrophes naturelles qui ont frappé le Japon ne sont pas étrangères à ce retard. Le pays du Soleil-Levant représentait, en effet, 9 % du chiffre d’affaires du groupe l’an dernier, soit 1,8 milliard EUR (2/3 du chiffre d’affaires japonais provient de la division “Mode et maroquinerie”). Par ailleurs, l’Asie va rattraper et probablement dépasser l’Europe cette année au niveau du CA du groupe. L’an dernier, le rapport était encore de 6,96 milliards EUR pour l’Europe contre 6,75 milliards EUR pour l’Asie. En l’espace de deux ans, depuis la crise économique et financière, la part des marchés émergents a grimpé de 29 à 34 %. LVHM est digne d’achat. Nous fixons un objectif de cours de 134 EUR.

MoneyTalk

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