“Encourageons le versement des augmentations de salaire dans un fonds de pension”

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

Philip Neyt, le président de la fédération sectorielle PensioPlus, plaide pour ne pas octroyer les augmentations salariales directement. Selon lui, ce serait avantageux tant pour l’employeur que pour l’employé.

Au cours des deux prochaines années, les salaires pourront augmenter de maximum 1,1% au-dessus de l’inflation. Les employeurs peuvent eux-mêmes décider comment ils concrétisent l’augmentation salariale. Parmi les possibilités, il y a le supplément d’argent, mais aussi une augmentation des chèques-repas ou un versement dans l’assurance groupe.

Dans une interview à De Standaard, Philip Neyt tient un plaidoyer pour plus de versements dans un plan d’épargne-pension via l’employeur, ce que l’on appelle le deuxième pilier. Les chiffres démontrent que 3 millions d’employés font déjà une épargne-pension via leur employeur. Plus de la moitié le font via un fonds de pension. Ces fonds ont obtenu un rendement de 5,7% en moyenne l’an dernier. C’est presque le double du rendement (3,6%) obtenu par les personnes qui ont effectué le versement de l’argent dans un fonds d’épargne-pension de leur propre chef.

Rendement plus élevé

Les personnes qui font une épargne-pension depuis 1986 via un fonds (au travail) ont pu compter sur un rendement annuel moyen de 6,6% jusqu’à présent. C’est un multiple de ce que l’argent rapporte sur un livret d’épargne traditionnel. En 2016, la plupart des banques ont diminué le rendement de l’épargne au minimum légal de 0,11%.

“Pour l’employeur, il est ensuite fiscalement plus intéressant de verser l’argent dans un fonds. C’est jusqu’à 50% moins cher”, continue Neyt. C’est pourquoi PensioPlus demande que le gouvernement incite les employés à également investir dans cette pension d’entreprise, en leur octroyant un avantage fiscal similaire. “Cela peut parfaitement être budgétairement neutre”, ressort-il.

Taxe onéreuse

Neyt met ensuite en garde contre les conséquences néfastes d’une adoption inconsidérée de la taxe Tobin, un impôt sur les transactions financières. PensioPlus craint que le système tel qu’il nous est actuellement présenté coûtera tant aux personnes qui épargnent pour leur pension qu’à l’économie. Il s’agirait d’au moins six mois de capital de pension constitué sur une carrière complète.

Selon Neyt, une taxe de 0,01% est largement suffisante. “Une taxe plus élevée, où seul un nombre restreint de pays participeraient, assortie d’un tas d’exceptions, sera chère à implémenter et risque de rapporter peu”, ressort-il. Pour l’instant, un taux de 0,1% se trouve sur la table.

Cette semaine, les débats reprennent entre les dix États membres qui désirent instaurer la taxe Tobin.

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