Qui sème le vent&

Non, la crise sur les marchés financiers européens n’est pas (encore) terminée. L’euro franchit à la baisse barrière après barrière face aux autres devises, et surtout face au dollar (américain). Il faut dire que l’effet positif du plan de sauvetage de l’euro de 750 milliards, annoncé en grandes pompes, n’a pas duré. Nous sommes convaincus que les responsables politiques européens pensaient, après le week-end de la fête des mères, s’être débarrassés des spéculateurs, les avoir mis KO.

Mais le redressement de l’euro n’était qu’un phénomène d’un jour, et même de quelques heures. En effet, lundi 10 mai, la monnaie unique perdait déjà plus de la moitié de son gain face à la devise américaine (au départ, 4 cents à 1,31 USD pour 1 EUR). Le deuxième jour, tout était parti en fumée. A la fin de la semaine passée, l’euro a plongé sous la frontière psychologique de 1,25 USD pour 1 EUR. De quoi raviver l’atmosphère de crise…

Comment est-il possible qu’un plan élaboré, soutenu par un beau paquet d’argent, ne suffise pas à apaiser les marchés financiers ? Il convient d’abord de chercher une explication dans les erreurs commises par le passé. L’Europe a trop tardé pour trouver une solution au problème grec. Elle a péché par manque d’instruments adéquats, mais aussi par manque d’unité, d’une vision unique sur la façon d’aborder cette situation. La semaine suivant l’annonce du plan a en outre démontré où le bât blessait vraiment : au niveau de la communication. Comment contrer ou décourager la spéculation si vous ne cessez d’encourager les spéculateurs en affirmant que vous doutez des chances de réussite du plan et en répétant à qui veut l’entendre à quel point la situation est difficile ? Qui sème le vent, récolte la tempête, comme le dit le proverbe.

Doute, méfiance, incertitude… tout ce que les marchés financiers, que ce soient les marchés des devises, des obligations ou des actions, fuient comme la peste. Il est vrai que les marchés des actions suivent à présent de près les péripéties de l’euro. Nous avons donc connu une journée boursière fantastique le lundi 10 mai. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps, en Bourse non plus. La hausse a été stoppée net et à la fin de la semaine dernière, les Bourses ont retrouvé la tendance baissière qui est la leur depuis fin avril. Et ce précisément au moment où l’euro a sombré sous la barre de 1,25 USD et où des doutes ont à nouveau été exprimés à propos du plan de sauvetage.

Nous sommes d’avis qu’il ne sera pas facile de balayer cette méfiance et cette incertitude. Quoi qu’il en soit, le fait que l’Europe doive se serrer la ceinture plus tôt que prévu n’est pas une bonne chose pour le redressement économique. Les déficits budgétaires sont trop grands pour être réduits sans douleur et sans impact sur la croissance. Aujourd’hui, on s’inquiète de la capacité d’un certain nombre de pays (sud-)européens à pouvoir rembourser leurs dettes. Demain, on pourrait s’inquiéter de l’enlisement du redressement économique européen, voire d’un potentiel “double dip”. Les responsables politiques européens devront chercher un moyen de réduire plus rapidement leurs déficits budgétaires sans tuer dans l’oeuf le frêle redressement économique de l’Europe. Et il faut avouer qu’il s’agit d’un exercice périlleux.

Dès lors, nous pensons que la correction (temporaire) sur les marchés d’actions va persister un temps. Nous avions intitulé notre précédente contribution “La correction est en marche”. A présent, nous pouvons confirmer que la correction se poursuit. Espérons que vous avez suivi notre conseil de mettre une partie de votre portefeuille d’actions à l’abri. Comme nous l’indiquions, les valeurs financières sont particulièrement touchées, mais les actions cycliques sont aussi clairement sous pression.

Ces derniers mois et années, nous avons à maintes reprises recommandé d’investir une partie de votre patrimoine (mobilier) dans l’or. Précisément afin de vous protéger contre tous les risques éventuels qui peuvent vous toucher depuis l’éclatement de la crise économique et financière. Une chute de l’euro n’était peut-être pas le scénario le plus attendu mais, jour après jour, le prix de l’or en euro signe de nouveaux records et le métal jaune constitue donc une bonne protection en ces temps de turbulences sur les marchés financiers. Nous conserverions farouchement nos positions en or. Elles seront certainement encore bien utiles dans les années à venir !

Danny Reweghs

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