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La voiture électrique sauvera-t-elle le marché occidental ?

Si l’on écoute le patron de Renault, la voiture électrique aura du succès et devrait représenter 10 % des ventes mondiales d’ici 2020. D’autres patrons en doutent.

Bonne nouvelle : la crise de l’automobile est derrière nous. Les chiffres de production de 2010 semblent indiquer que, si ce secteur a frôlé la faillite totale en 2009, il s’en est finalement bien sorti, avec l’aide des Etats, notamment, et de leurs primes à la casse.

On devrait terminer l’année 2010 avec un marché de 70 millions de voitures, soit plus ou moins le volume de 2008. C’est donc le “ouf” de soulagement qui prévaut chez les constructeurs automobile.

Vous vous en doutez, cependant, ce “ouf” de soulagement cache, comme toujours, une chose très importante : ce redressement s’est fait au détriment de l’Occident. Désormais, les piliers de la croissance automobile s’appellent Brésil, Russie, Inde et bien entendu Chine. Et ce, pour une raison toute bête : le taux d’équipement de ces pays reste faible, de l’ordre de 3 %, contre 80 % aux Etats-Unis et 60 % dans notre bonne vieille Europe. C’est donc là-bas que les constructeurs chercheront la croissance, ce qui explique que, chaque semaine ou presque, un constructeur occidental annonce qu’il va construire une usine en Chine.

La question reste de savoir si la voiture électrique sera un marché de remplacement pour l’Europe. Si l’on écoute le patron de Renault, la voiture électrique aura du succès et devrait représenter 10 % des ventes mondiales d’ici 2020. D’autres patrons en doutent. D’abord, en raison du prix de location mensuel des batteries, qui reste encore trop élevé. Ensuite, parce que les gouvernements devront mettre en place des dizaines de milliers de bornes de recharge rapide. Rien que pour la France, il en faudrait 200.000 ! Qui les financera, lorsqu’on sait que ces bornes de recharge rapide coûtent entre 30.000 et 50.000 euros ?

Renault ne voit pas un problème dans le fait que les batteries actuelles offrent une autonomie de 150 kilomètres par jour, et encore, hors chauffage ou climatisation. Selon le groupe français, c’est bien suffisant pour une journée de route d’un particulier. Oui, sauf que le particulier devra recharger pendant huit heures dans son garage – s’il en a un – la batterie de son véhicule électrique. Il pourra certes le faire sur le parking de son lieu de travail mais la question est : le consommateur acceptera-t-il ces corvées supplémentaires au nom de l’environnement ou les considérera-t-il comme un retour en arrière ? Réponse dans quelques années.

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