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Faut-il s’éloigner de la Bourse?

Faut-il s’éloigner de la Bourse car les cours risquent de chuter terriblement? C’est ce que pensent de plus en plus d’observateurs, et c’est le cas aussi d’Yves de Kerdrel du journal Le Figaro. Pour justifier le fait que derrière le calme apparent des Bourses, on se dirige tout droit vers la tempête, il prend pour exemple ce que lui a dit récemment un financier spécialisé dans le private equity qui travaille à la fois sur Paris et Londres. Voilà ce qu’il disait au journaliste du Figaro : “Je ne touche plus rien, depuis que les banques acceptent de me prêter 100% des acquisitions que je pourrais faire”.

Bref, autant les ménages refusent de s’endetter encore plus, autant les banques, qui regorgent de liquidités, n’hésitent pas à prêter tout ce cash à certains investisseurs avec aussi peu de discernement qu’en 2005 et 2006 c’est-à-dire juste avant l’éclatement de la crise durant l’été 2007. Au fond cette anecdote est semblable à celle qui veut qu’avant la crise de 1929, le banquier Rotschild savait qu’il fallait quitter la Bourse le jour où son cireur de chaussures a commencé à lui donner, lui aussi, des tuyaux sur ce qu’il fallait acheter comme action en Bourse !

Comme beaucoup d’autres observateurs, Yves de Kerdrel est mal à l’aise avec le fait que les indices boursiers ne font que voler de records en records alors que nos économies restent encore très fragiles. Pour lui et d’autres, c’est clair, les investisseurs boursiers dansent à nouveau sur un gigantesque volcan de dettes ; des dettes qui s’élèvent au niveau mondial à 140.000 milliards de dollars, c’est le chiffre officiel.

Et donc, pour les plus pessimistes, tôt ou tard, cette bulle va éclater. Est-ce que ce sera via l’immobilier en Chine ou via une nouvelle crise géopolitique comme en Ukraine ? Peu importe, il pense que lorsque cette crise sera déclenchée, et peu importe son détonateur, elle sera plus forte que la précédente car la montagne de nos dettes est plus importante qu’avant la crise. Elle sera aussi plus forte parce qu’aujourd’hui en Bourse, ce sont des robots qui dictent les cours, et ces robots vendront machinalement dès le premier coup de tonnerre, amplifiant ainsi de manière démesurée la chute des cours !

Bon, c’est pas joyeux, je vous l’accorde comme chronique, mais vous n’êtes pas non plus obligés d’adhérer à ces commentaires pessimistes. Après tout, eux, non plus ne sont pas à l’abri d’une erreur de jugement. Mais si ces oiseaux de mauvaises augures ont raison, alors cela voudrait dire que les Belges qui laissent dormir leur épargne sur des livrets d’épargne, qui ne rapportent rien, sont finalement plus intelligents que ceux qui les conseillent. C’est au moins un sujet de débat pour ce weekend.

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