Les propositions grecques suscitent l’optimisme, même si “rien n’est encore fait”

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Le président français François Hollande a jugé vendredi que les dernières propositions d’Athènes étaient “sérieuses” et “crédibles”, ajoutant toutefois que “rien n’est encore fait” et que les “heures qui viennent seront importantes” pour un accord.

“Les Grecs viennent de montrer une détermination à vouloir rester dans la zone euro parce que le programme qu’ils présentent est sérieux et crédible. Ils vont le soumettre au Parlement, ce qui montrera de la force, de l’engagement et je le dis aussi, du courage”, a dit le président à la presse.

Il s’agit de “tout faire pour qu’il y ait un accord, un bon accord, un accord respectueux des règles européennes (…), respectueux aussi des Grecs. Les heures qui viennent seront importantes. Rien n’est encore fait, mais tout doit être fait”, a ajouté François Hollande.

La dette, encore et toujours

En Espagne où il effectue une visite, son ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a souligné la nécessité pour les Européens de discuter de la question de la “restructuration” de la dette de la Grèce, compte tenu des efforts financiers annoncés par Athènes. “Le niveau de réformes est de nature à répondre aux attentes”. “Dans ce contexte, il est évident que les éléments d’une restructuration de la dette se poseront”, a dit le ministre.

Si la chancelière allemande Angela Merkel a redit jeudi son opposition à une “réduction” de la dette grecque, son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a jugé que sa “restructuration” ou son “rééchelonnement” était un “passage obligé”.

La Grèce souhaite une solution “pour régler” son énorme dette publique, qui atteint 320 milliards d’euros, soit près de 180% du PIB, ainsi qu’un “paquet de 35 milliards d’euros” consacré à la croissance.

Les propositions grecques sont “une base de discussions”

Pour le Premier ministre maltais Joseph Muscat les dernières propositions grecques pour le règlement de la crise représentaient “une base de discussion”.

“A première vue, les propositions de la Grèce offre une base pour les discussions”, a écrit M. Muscat sur son compte Twitter. Malte avait été le premier pays à déplorer mardi, lors de la réunion extraordinaire des ministres des Finances puis du sommet de la zone euro, le fait que la Grèce n’ait pas présenté à cette occasion des propositions concrètes.

“L’absence de propositions concrètes de la part du gouvernement grec n’aide pas pour le sommet des dirigeants de la zone euro ce soir”, avait indiqué M. Muscat sur son compte Twitter ce jour-là.

Les investisseurs anticipent un accord avec Athènes

Par ailleurs, les taux d’emprunt des pays du Sud de l’Europe se détendaient nettement ce vendredi matin sur le marché de la dette en zone euro, la Grèce en tête, les investisseurs tablant sur un accord avec les créanciers du pays.

Après avoir ouvert en hausse, le taux à 10 ans de la Grèce inscrivait une baisse spectaculaire à 14,164% contre 18,797% la veille sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

“Les actions ont été tirées vers le haut et les taux d’emprunt des pays périphériques orientés en baisse ces derniers jours, soutenus par l’idée que la Grèce et ses créanciers puissent trouver un accord”, souligne Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.

Peu après l’ouverture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie reculait à 2,091% contre 2,176% la veille, celui de l’Espagne s’inscrivant à 2,070% contre 2,173%, le taux du Portugal baissant pour sa part à 2,776% contre 2,923%.

En revanche, la France et l’Allemagne voyaient leur taux remonter respectivement à 1,208% contre 1,156% la veille et 0,812% contre 0,719%. Leurs titres de dette qui font habituellement office de valeur refuge étaient moins plébiscités par les investisseurs qui étaient plus enclins à prendre des risques.

Sur le marché obligataire, les taux évoluent en sens inverse de la demande et des prix.

Dans un document de treize pages intitulé “Actions prioritaires et engagements”, le gouvernement grec s’engage à adopter une grande partie des mesures proposées par les créanciers le 26 juin, et rejetées par les Grecs lors d’un référendum dimanche. Parmi les mesures, une hausse de la TVA, des suppressions d’avantages fiscaux pour les îles les plus riches et touristiques et un relèvement de l’âge de la retraite.

Le Parlement grec et les dirigeants de la zone euro vont étudier dès ce vendredi matin les propositions de réformes soumises in extremis la veille au soir par Athènes à ses créanciers, qui reprennent dans les grandes lignes ce que ces derniers demandaient avant le référendum.

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