L’Europe s’inquiète des liens entre le terrorisme et les billets de 500 euros

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

L’Europe a démarré une enquête sur l’abus de billets de 500 euros par les organisations terroristes.

Des chiffres de la Banque Centrale Européenne (BCE), il ressort que lors de l’instauration de l’euro en 2002, 61 millions de billets de 500 euros étaient en circulation. L’an dernier, ce nombre atteignait 613 millions. Cette augmentation considérable du nombre de billets de banque de la valeur la plus élevée inquiète l’Europe, lit-on sur le site du Financial Times.

Les instances officielles soupçonnent les terroristes de faire principalement usage de billets de banque. Une enquête d’Europol, l’organisation européenne de police, montre que l’an dernier déjà, de plus en plus de magasins refusaient d’accepter les billets de 500 euros. La valeur de ces billets en circulation est de 307 milliards d’euros, soit un tiers de la valeur totale de tous les billets que compte la zone euro. Et cela échauffe les esprits européens depuis un certain temps déjà.

Suppression des billets de 500 euros

Certains partis politiques européens, comme le SPD (parti gouvernemental allemand socio-démocrate), plaident par conséquent pour la suppression du billet de 500 euros, notamment parce que le billet de banque a une des plus hautes valeurs nominales dans le monde. A titre de comparaison: avant l’arrivée de l’euro, le billet de banque le plus cher en Belgique était d’une valeur de 10.000 francs, soit environ 250 euros. Cette valeur avait donc doublé.

Le problème de ces billets a déjà été soulevé par différentes instances européennes. “Les billets de 500 euros sont populaires du fait de leur valeur élevée”, écrit le Financial Times. L’Europe va collaborer avec Europol pour restreindre les flux d’argent des organisations terroristes. C’est cependant à la BCE de décider si elle limite l’émission des billets de 500 euros ou pas. Son président Mario Draghi a fait savoir lundi que lui et son équipe étudient la problématique, mais qu’ils n’ont encore pris aucune décision. “Nous sommes toutefois prêts à réaliser des changements”, explique-t-il.

Flux d’argent digital

En dehors de cela, l’Europe désire également augmenter son emprise sur les flux digitaux d’argent. Car les transferts de monnaies virtuelles, comme le bitcoin, ne sont pas encore régularisés en Europe.

“Cela augmente la probabilité que des organisations criminelles déplacent l’argent via ce moyen caché”, trouve-t-on dans le plan d’action européen. “Pour l’instant, il n’y a encore aucun mécanisme pour détecter les activités suspectes qui soit équivalent à celui du système bancaire.”

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